[Etude] L'industrie manufacturière investit pour un développement durable
Les entreprises manufacturières françaises sot prêtes à investir pour moderniser leurs systèmes de production, en y intégrant des innovations comme l'économie circulaire, la "servicisation", ou le cloud computing, selon une étude "Discrete Manufacturing" menée par Sage.
Je m'abonnePour l'industrie manufacturière en France, l'année 2020 a été marquée par une contraction des nouvelles commandes, ainsi qu'un ralentissement de la croissance de production, selon une étude "Discrete Manufacturing" menée par Sage, en collaboration avec IDG. Cependant, malgré la perturbation conjoncturelle actuelle, les industriels poursuivent leurs investissements dans des démarches de modernisation de leurs systèmes de production. Ils investissent dans l'économie circulaire, la "servicisation", ou la migration de solutions informatiques vers le cloud. Des innovations qui entraînent des transformations de leurs chaînes logistiques, vers des modèles plus durables, écologiques, et digitalisés.
L'économie circulaire pour un développement durable
Presque tous (plus de 97%) des fabricants français interrogés ont déjà adopté une stratégie d'économie circulaire ou entrepris des démarches pour adapter leur organisation à l'économie circulaire. Mais adapter leurs processus de production à l'économie circulaire est un défi (pour 95% d'entre eux), surtout quand il s'agit d'ajustements dans leurs chaînes logistiques et de la valorisation des bénéfices du développement durable dans leurs résultats financiers.
Mais ils voient plus loin. Leur motivation principale est l'impact positif sur leur activité, la possibilité de réduire leurs coûts et d'augmenter leurs revenus, avec des bénéfices commerciaux, stratégiques et financiers considérables. En effet, l'économie circulaire induit la croissance : par la réutilisation continue et régulière des matériaux (à travers le partage, la location, la réutilisation, la réparation, la remise à neuf, ou le recyclage), les entreprises manufacturières peuvent ainsi prolonger le cycle de vie de leurs produits existants, minimiser le gaspillage, et réduire la pression sur les ressources naturelles.
La réduction des coûts liés à leur empreinte carbone fait également partie de leurs motivations, l'économie circulaire leur permettant d'avoir un avantage compétitif sur le marché, avec des produits plus écoresponsables.
En adaptant ces démarches, il s'engagent ainsi dans des stratégies de développement durable à long terme.
Des modèles économiques plus verts grâce à la "servicisation"
La "servicisation" permet aux entreprises de diversifier leurs offre de produits en y associant des services à valeur ajoutée, comme l'assistance à la mise en oeuvre, la maintenance, et les mises à niveau, tout au long du cycle de vie d'un produit. Ces services additionnels ont un impact positif sur leur activité en termes de revenus. Plus de la moitié des entreprises françaises interrogées les ont intégrés à leurs offres au cours des deux dernières années.
Leurs clients en perçoivent aussi des avantages : ils peuvent bénéficier désormais de nouvelles options de facturation et de financement comme l'abonnement, la location ou le paiement à l'usage, qui leur permettent de transférer et minimiser leurs dépenses d'investissement vers des dépenses d'exploitation.
D'un point de vue macro, la "servicisation" abaisse les barrières à l'entrée du marché, et permet aux petites entreprises d'être aussi compétitives, sans investir de grandes sommes. Les dirigeants de l'industrie manufacturière en France sont majoritairement unanimes : la "servicisation" facilite la croissance des parts de marché, allonge la durée des contrats, et stabilise les flux de trésorerie.
La transformation numérique du Cloud Computing
Selon l'étude, la plupart des entreprises manufacturières en France auraient sérieusement entamé leur transition vers le cloud, avec 50% d'entre elles qui sont déjà passées au cloud avec au moins une plateforme de gestion ou une application hébergée. 43% de celles qui sont restées en retrait envisagent d'utiliser des applications ou une infrastructure informatique logées dans le cloud dans l'année à venir, surtout à cause des besoins émergents en télétravail et mobilité, fortement accentués par la crise. Par ailleurs, plus de 60% des entreprises françaises avec un bon degré de maturité cloud utilisent aussi des solutions de progiciels de Gestion Intégrés (ERP) basées dans le Cloud.
Quand il s'agit de leur transformation digitale, les technologies les plus citées par les entreprises françaises sont l'automatisation des processus par la robotique - RPA (48%), la blockchain pour le suivi des matériaux ou des composants durables (44%), le renforcement du système d'information de la supply-chain (36%), et l'analyse des données (34%). 33% d'entre elles ont investi dans la bio-ingénierie, et seulement 24% dans l'intelligence artificielle et le machine-learning.
Évolutions règlementaires et innovation
Des initiatives nationales telles que l'Alliance pour l'Industrie du Futur, accompagnent les industriels et facilitent la modernisation des systèmes de production. Pour plus de 80% des entreprises françaises interrogées, les cadres et changements réglementaires et législatifs (notamment le Brexit, le RGPD, le Cloud Act, l'USMCA (anciennement ALENA) et le CCPA), auront un impact positif sur les activités de l'industrie dans les deux prochaines années.
Cette étude a été conduite en octobre 2019 auprès de 658 directeurs et cadres dirigeants informatiques et commerciaux d'entreprises manufacturières d'environ 2500 salariés, dans 8 pays (États-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Afrique du Sud, Espagne, et Australie). Parmi eux, 101 sont basés en France.