Les centrales d'achats à l'heure de la fusion des régions
Vers la fin des centrales d'achats territoriales ?
Pour anticiper la réforme et son impact sur les achats, des groupes de travail se sont constitués sur le sujet. Ainsi, il existe désormais un groupe de travail, au sein de l'ARF (Association des régions de France), qui intègre l'Aquitaine, la Bourgogne, la Bretagne, le Centre-Val de Loire, l'Île-de-France, la Lorraine, la PACA Rhône-Alpes... Depuis près d'un an, ce groupe de travail est piloté par la région Centre-Val de Loire. Il a pour ambition de partager les bonnes pratiques et d'identifier des synergies d'achats. "Des premières pistes de réflexion ont été dégagées, comme la mutualisation des achats de véhicules, la montée en compétences sur les achats de formation professionnelle, le partage du sourcing, la construction d'observatoires des prix, etc. " , souligne Marc Sauvage, de Centr'Achats. Avant d'ajouter :"Dans ce contexte, Centr'Achats, qui compte 160 adhérents, peut essaimer ces résultats et cette expérience vers d'autres régions et imaginer des synergies en proximité territoriale." Cette nouvelle carte de France ne risque-t-elle pas de sonner le glas des centrales d'achats départementales au profit de grosses centrales d'achats régionales ? La question mérite en effet d'être soulevée.
"La loi NOTRe va naturellement poser la question du devenir des centrales d'achats territoriales , insiste Jean-Charles Manrique, directeur de la centrale d'achats territoriale Approlys. D'autant plus si on s'avance vers des supports de massification d'achats publics et des stratégies coopératives avec d'autres régions." Approlys, forte de 570 membres et six conseils départementaux, se revendique "régionale" et "porteuse d'une ambition nationale pour devenir un centre de ressources pour les collectivités". De deux centrales d'achats de la région Centre, certains prédisent qu'une fois les élections passées, il ne pourrait en rester qu'une... Mais des régions n'ont pas attendu les changements annoncés pour lancer des initiatives. Ainsi, dès avril 2014, les régions ont créé une centrale d'achats informatiques baptisée Epsilon, basée à Bordeaux. L'objectif est d'acheter des progiciels communs aux régions. "Aujourd'hui, les régions fondatrices (Aquitaine, Centre-Val de Loire, Île-de-France, Lorraine, Pays de Loire et Rhône-Alpes) ont été rejointes par la quasi-totalité des autres régions. Epsilon pourrait ainsi voir son périmètre élargi : licences, gestion de projets, etc. ", précise Marc Sauvage.
La baisse des dotations de l'État amène de plus en plus de régions à développer ou à renforcer leurs fonctions achats. "Certaines nouvelles régions constituées (Aquitaine/Poitou-Charentes/Limousin, Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais/Picardie, Alsace-Lorraine...) vont se retrouver à la tête de budgets de plusieurs milliards d'euros. Leurs élus et leurs directions générales vont devoir monter des directions achats professionnelles et puissantes pour se dégager des marges de manoeuvre financières et maintenir les politiques en place, au service des citoyens", conclut le président de la Cdaf.
Mode d'emploi pour créer sa centrale d'achats
"Monter une centrale d'achats est très complexe car cela implique des enjeux politiques, diplomatiques et requiert des compétences spécifiques", détaille Jean-Charles Manrique, directeur de la centrale d'achats territoriale Approlys. C'est pourquoi, la centrale d'achats Approlys envisage de lancer sur son site internet un mode d'emploi pour créer sa propre centrale d'achats. Baptisé "Je monte ma centrale d'achats", il se présentera sous la forme d'une "valise électronique". "Une sorte d'oeuvre pédagogique clés en main, explique le directeur d'Approlys. Nous utilisons l'argent public, il est donc de notre devoir de redistribuer les économies engendrées."
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