D'une manière générale, le recours aux clauses à valeur environnementale ou sociale et la mise en place de critères RSE se systématisent. Attention toutefois à bien lier le critère RSE avec l'objet du marché. "A l'UGAP, notre ligne de conduite est d'arriver à insérer ce type de clause en phase avec la maturité du marché car c'est un bon moyen de stimuler les entreprises sur ces problématiques, explique Lionel Ferraris. Sur les marchés où il y a une forte intensité de main d'oeuvre, nous privilégierons la clause sociale, alors que sur un marché de fournitures, la clause environnementale primera. De plus en plus de marchés, comme les marchés de nettoyage, permettent de lier social et environnemental." Centrale d'achats généraliste, l'UGAP ne gère pas de marché de travaux ni de marché de restauration collective, deux vecteurs importants des démarches responsables des politiques publiques.
Toutefois, cela n'empêche pas la centrale d'achat de promouvoir l'achat responsable. A l'heure actuelle, 50 % des marchés gérés par l'UGAP intègrent au moins un aspect de développement durable. D'ici trois ans, ce taux devrait grimper à 80 %. Avec la volonté d'être proactif en matière d'économie circulaire, l'UGAP propose un éventail large qui va des marchés de fournitures reconditionnées à une offre de financement locatif, et même pour 2020 une offre de traitement des déchets innovante avec un robot collecteur de déchets flottants et d'hydrocarbures.
Développer une culture d'achat responsable
Mais parce qu'une démarche responsable doit être appliquée avant tout à soi-même, une démarche RSE implique le développement d'une culture d'achat responsable pour créer de nouveaux réflexes d'achat. Fabrice Picardi et ses équipes s'attachent ainsi à installer cette culture à travers une méthodologie d'achat et des outils pratiques. Une charte interne d'achat public responsable a été créée, de même que des fiches méthodologiques avec l'intégralité de la dimension sociale à intégrer dans les marchés, ou encore l'utilisation de la règle des 5R (refuser, réduire, réutiliser, recycler, repenser l'utilisation) systématique avant toute demande d'achat. De son côté, la région Île-de-France n'est pas en reste. Depuis 2017, elle s'est dotée d'un Small Business Act pour faciliter l'accès des TPE-PME à ses marchés. "88 % de nos fournisseurs sont des TPE-PME et nous sommes signataires de la charte Relations fournisseurs et Achats responsables avec un objectif de labellisation pour 2020", confie Marc Sauvage.
Pour sa part déjà labellisée "Relations fournisseurs et Achats responsables", l'UGAP est tenue de suivre un plan d'action sur trois ans et est auditée chaque année. "Nous visons notamment à augmenter le nombre de marchés réservés, d'insertion ou au secteur du handicap. Nous travaillons également à développer les logiques d'achat en coûts complets, bien connues des acheteurs publics mais dont la mise en oeuvre concrète reste complexe au regard des contraintes budgétaires", souligne Lionel Ferraris.
Car avoir une démarche d'achat responsable c'est aussi agir sur l'écosystème des achats. En travaillant l'information et l'accompagnement des acteurs économiques et en étant à l'écoute des entreprises qui innovent sur ces problématiques. "Nous avons développé, en partenariat avec l'Afnor, un programme d'accompagnement des entreprises du territoire Centre-Val-de-Loire, illustre Fabrice Picardi. A travers le GIP Dev'Up, les entreprises peuvent bénéficier d'un accompagnement dans leur parcours RSE, jusqu'à la définition d'un plan d'action en vue d'une certification par exemple." à la région Île-de-France, la démarche RSE, étroitement liée à la démarche Smart a fait l'objet d'une implication de l'ensemble des acteurs jusqu'au citoyen : "Les services de la région sont co-construits avec les territoires, les acteurs économiques et les utilisateurs finaux", souligne Marc Sauvage.
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