L'État peu exemplaire dans sa politique papier
Les administrations françaises ont encore de nombreux efforts à faire en termes de politique papier. Un domaine où le public doit être exemplaire, en lien avec le Grenelle de l'environnement. C'est ce que révèle l'étude PAP50 réalisée par WWF France et l'association Riposte Verte.
Je m'abonne“Malgré le Grenelle, la politique papier de nos institutions est loin d’être exemplaire”. Tel est l'amer constat réalisé par le comité PAP50 dans son étude sur la politique papier de 50 grandes institutions publiques et administrations françaises*.
Ce comité composé de WWF France et de l'association Riposte Verte révèle dans cette étude PAP50 Public que, même si une majorité d’institutions ou d’administrations ont formalisé une politique papier, il existe encore un écart considérable entre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement et les performances constatées dans l’étude. Cette dernière intervient après celle réalisée en 2010 dans le secteur privé auprès de 50 grandes entreprises françaises.
Le trio de tête des bons élèves est composé du ministère des Affaires étrangères et européennes, du conseil régional d'Île-de-France et de Pôle emploi. Le ministère des Affaires étrangères et européennes prend la tête du classement avec une note de 71,94 sur 100. Suivent, le conseil régional d'Île-de-France avec 71,70 et Pôle emploi avec une note de 69,20. Sur les 50 grandes institutions et administrations publiques françaises sélectionnées pour l'enquête, seules 11 institutions et administrations dépassent la moyenne (51,5 sur 100).
Malgré quelques bons résultats, le comité déplore “le manque de transparence et d’implication des représentants publics”. Ainsi, une administration sur deux a refusé de répondre à l'étude, y compris les services de la présidence, du Premier ministre et plus curieusement le ministère de l’Écologie, du Développement durable, du Logement et des Transports.
Riposte Verte et WWF France pointent également du doigt le “manque d’exemplarité des institutions et administrations-phares du service public”. Par ailleurs, les objectifs sur le papier définis dans la circulaire “État exemplaire” relative au Grenelle de l’environnement n’ont, dans l’ensemble, pas été atteints, puisque seuls deux ministères réussissent à valider les trois objectifs du Grenelle concernant le papier.
D'une manière générale, les résultats du recyclage sont décevants et préoccupants, juge le comité PAP50. Dans le secteur tertiaire en France, seulement un papier sur cinq est recyclé. Plus grave, dans le bilan 2010 du plan “État exemplaire”, qui mesure les performances des institutions face aux objectifs fixés dans le cadre du Grenelle, la partie recyclage n'est pas traitée, faisant craindre qu'aucun indicateur n'ait été mis en place.
Le public est-il plus exemplaire que le privé en termes de politique papier ? La réponse est non. Seulement, l'État a un devoir d'exemplarité en la matière.
* Les 50 institutions et administrations publiques sélectionnées sont les 22 conseils régionaux métropolitains, les 12 plus grands ministères, les services du Premier ministre et de la présidence, les 10 plus grandes villes et quatre organismes publics ou semi-publics.