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L'Ugap se repositionne sur des enjeux forts

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L'Ugap se repositionne sur des enjeux forts

L'Ugap a recentré une partie de sa stratégie, à la fois en optimisant ses offres existantes mais aussi en développant des offres à très forte valeur ajoutée pour les clients publics et les fournisseurs.

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Établissement public, la centrale d'achat public Ugap fonctionne sans subventions, donc grâce aux marges qu'elle dégage entre ses achats et ses ventes. Autant dire qu'en raison du contexte économique, l'apport d'une très forte valeur ajoutée aux personnes publiques ainsi qu'aux fournisseurs est primordial, et conduit l'Ugap à faire des arbitrages en matière d'offre.

"Nous avons recentré notre stratégie, car la valeur ajoutée se situe aujourd'hui, pour nous, sur les offres complexes", explique son directeur délégué aux offres complexes, avant de souligner que "les offres simples, massifiées, sont derrière nous, dès lors que nous ne sommes pas en mesure de faire mieux que les personnes publiques seules ou groupées. Le volume n'est plus l'élément clé de la performance achat. Nous le sentons depuis le début de cette année 2014. Paradoxalement, les clients publics qui se professionnalisent en termes d'achats et se regroupent, parfois, s'orientent vers des offres relativement standardisées et, de plus en plus, ils vont attendre de l'Ugap un positionnement sur des offres à enjeux forts. "

1. L'énergie.

L'Ugap vient de terminer un premier positionnement dans le gaz naturel. "C'est un succès à la fois en termes de nombre de personnes publiques portées pour ce premier achat de gaz (près de 1 770) et de volumes." Une deuxième vague, en cours, permet aux personnes n'ayant pu se positionner la première fois d'accéder à l'offre. Plus de 600 nouvelles personnes se sont déjà manifestées. Prochains défis, l'année prochaine, avec l'électricité, puis les prestations de services en matière de performance énergétique des bâtiments. "L'énergie est un de nos gros sujets stratégiques, parce que cela concerne tout le monde, et nous pouvons apporter une réelle valeur ajoutée par l'expertise. Nous avons, pour cela, recruté des personnes expertes dans ce domaine."

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant : L'Ugap a lancé une deuxième vague d'achat groupé de gaz naturel.

2. Les voyages et déplacements.

L'Ugap mise sur la simplification de la chaîne de valeur, grâce à la dématérialisation de la prestation, des ordres de mission à la délivrance des billets en passant par les notes de frais. L'agence de voyages retenue est Avexia Voyages, en lien avec Dimo Gestion, HCorpo, et AirPlus pour la carte logée. L'offre sera progressivement déployée vers l'ensemble des personnes publiques.

3. La formation professionnelle.

"Nous avons travaillé le sujet avec le SAE et les opérateurs de l'État, et la demande était un accès simplifié et optimisé à un catalogue généraliste de formations professionnelles, précise Sébastien Taupiac. On est dans un domaine complexe dans lequel il y a énormément de MAPA (marchés à procédure adaptée) et cela coûte cher à tout le monde ! L'Ugap a donc mis en avant, dans cette procédure en cours de finalisation, ses atouts en termes de point unique de facture et de paiement, sources d'économies importantes chez les prestataires. La mutualisation n'étant pas tout, l'Ugap a également intégré dans cette procédure deux lots d'e-learning sur mesure, traditionnellement proposés par des PME innovantes."

Sébastien Taupiac, directeur délégué aux offres complexes, Ugap : "Nous aurons de plus en plus de mal à garder nos acheteurs"

De 55 acheteurs aujourd'hui, l'Ugap passera bientôt à 70. Un tiers de ces profils proviennent du secteur public et un tiers du privé. "Ces dernières années, voire ces derniers mois, l'accélération de la professionnalisation des acheteurs publics, notamment grâce à la mutualisation, a entraîné l'arrivée de profils d'acheteurs de plus en plus professionnels, experts, se rapprochant du niveau des acheteurs privés", constate Sébastien Taupiac, directeur délégué aux offres complexes de l'Ugap.

La moyenne d'âge de ces acheteurs se situe entre 30 et 35 ans. Dans les domaines qui nécessitent de l'expertise, la centrale mise sur des profils seniors, "que ce soit dans l'énergie, les voyages et déplacements ou la formation professionnelle, si vous n'avez pas un acheteur expert, le client public ne vous reconnaît pas", tient à souligner le directeur. Selon lui, penser que pour faire évoluer le secteur public il faut y intégrer des profils issus du privé est un mirage. "Le secteur public a une grande force : il est attaché à des valeurs humaines, sociales, de progrès, et je crois qu'il n'y a pas de recette miracle."

Naissance d'un acheteur hybride public/privé

Selon Sébastien Taupiac, l'image de l'acheteur public juriste et de l'acheteur privé cost killer fait désormais partie du passé. "De ces deux profils est né un acheteur public/privé beaucoup plus en phase avec l'évolution de l'environnement économique et de la société. Aujourd'hui, on demande à l'acheteur d'intégrer énormément de problématiques (nouvelles technologies, dématérialisation des procédures, développement durable, innovation via les pôles de compétitivité, etc.). Nous le constatons dans nos recrutements, les acheteurs maîtrisant tous ces paramètres sont rares !"

L'Ugap mise sur différents types de profils : des acheteurs qui viennent de grands groupes privés - "de bons profils, qu'il faut néanmoins bien former aux politiques publiques, car ils sont majoritairement à la recherche d'offres ultra-rentables " - et les profils débutants, très recherchés pour leur polyvalence et leur appétence aux nouvelles technologies. "Ils font preuve d'un grand dynamisme et sont ouverts à toutes les technologies, ainsi qu'aux nouveaux types de sourcing, comme le sourcing via les réseaux sociaux. On recrute, en revanche, très peu dans les collectivités, car on y trouve encore beaucoup de juristes."

Le meilleur profil d'acheteur selon Sébastien Taupiac ? "Celui qui prend en compte toutes les dimensions de son poste : la partie économique, la partie marketing et la partie exécution du marché - donc suivi du contrat -, et dans ce domaine, l'acheteur public est souvent meilleur que le privé."

Pour aller plus loin, vous pouvez lire le dossier suivant : Sauter dans le grand bain du public.

Les acheteurs publics intéressent les groupes privés

"Plus le pouvoir politique est exigeant sur l'acheteur public, plus il se professionnalise, plus il prend confiance et devient multitâche et plus, finalement, il se dit qu'une expérience dans le secteur privé est possible", analyse Sébastien Taupiac. De plus en plus d'entreprises privées commencent à venir chercher des acheteurs ­professionnels dans le public - bien que cela soit encore, pour l'heure, marginal -, car les grands groupes ont besoin à la fois de personnes maîtrisant les subtilités du code des marchés publics et, selon l'Ugap, "de revenir à l'essentiel (humain, social, performance environnementale, développement durable...)". Des profils assez intéressants, pour le secteur privé, qui parvient à les recruter sans trop de difficulté du point de vue salarial. "Nous aurons de plus en plus de mal à garder nos acheteurs. Nous devons donc trouver très rapidement des voies internes d'évolution afin de leur proposer de véritables projets professionnels", alerte Sébastien Taupiac.

 
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