"Durablement, les collectivités auront de moins en moins d'argent"
"Si nous ne voulons pas être obligés de réduire drastiquement nos investissements, il n'y a pas d'autre solution que de mettre un coup de frein à nos dépenses de fonctionnement. Dans ce contexte, la mutualisation est indispensable, nous n'avons pas le choix !"
Je m'abonne"La fonction achat est en train de se transformer complètement. Les collectivités locales sont devant une crise financière lourde et... durable. C'est une nouvelle donne: on prévoit déjà qu'en 2017, près de 400 communautés n'auront plus de dotations globales de fonctionnement (DGF) du tout. C'est-à-dire que la baisse des dotations de l'Etat va consommer toute la DGF dont elles disposent.
Il ne faut pas croire que jusqu'en 2017 les dotations vont baisser puis se stabiliser par la suite. Durablement, les collectivités locales ne peuvent être un îlot de prospérité au milieu d'un océan de contraintes financières liées au déficit des finances publiques. Je rappelle que les collectivités locales portent 71 % des investissements publics (soit 50 milliards d'euros) et que le bloc local, communes et communautés, sont maîtres d'ouvrage à 80 % de ces 71 %.
Si nous ne voulons pas être obligés de réduire drastiquement nos investissements, il n'y a pas d'autre solution que de mettre un coup de frein à nos dépenses de fonctionnement. Dans ce contexte, la mutualisation est indispensable, nous n'avons pas le choix ! C'est compliqué car cela remet en cause des situations habituelles. Pour la fonction achat, cela consiste à agir sur trois éléments :
- développer une véritable analyse critique des besoins. Sur cette notion, les collectivités ont de vrais gains de productivité à réaliser.
Lire aussi : Les achats, fer de lance des politiques publiques ?
- Revoir la fonction achat elle-même en professionnalisant dans les services ou en recourant à des centrales d'achat généralistes ou spécialistes.
- sécuriser ses marchés. Les rapports des chambres régionales des comptes montrent que les directions qui produisent peu de marchés publics maitrisent assez mal la technique. Il en résulte de réels risques juridiques qu'une mutualisation bien faite peut éviter.
Nous nous devons de remettre en cause tous nos process internes de l'achat public pour à la fois l'optimiser financièrement, l'optimiser qualitativement et faire en sorte que cela nous donne des marges de manoeuvre pour continuer à investir et rendre le service public pour lequel nous sommes responsables.
Cet article est issu du site de l'UGAP