Seniors et emploi : entre désir de travailler et désintérêt des employeurs
Le Sénat a adopté le 6 mars 2023 l'index senior pour les entreprises de plus de 300 salariés. L'index doit permettre l'augmentation du nombre de seniors au sein des entreprises qui se heurtent à une contradiction de taille : une volonté de poursuivre leur activité malgré des entreprises qui les ostracisent. En parallèle, l'étude "Les seniors au travail", de l'IFOP en partenariat avec Freelance.com met en lumière les carences vécues par les plus de 50 ans dans les entreprises d'au moins 150 employés.
Je m'abonneContrairement à l'État qui définit les employés comme seniors à partir de 45 ans, notamment avec l'aide pour l'embauche senior, les Français se considèrent comme tel qu'à partir de 55 ans*. Ces cinquantenaires aspirent, en moyenne, à prendre leur retraite vers 61 ans et demi* contrairement à leurs aînées, les plus de 60 ans qui envisagent, en moyenne, un départ à la retraite vers 63 ans*.
Malgré une volonté du gouvernement de revaloriser le travail des seniors, plus d'un sur deux témoigne avoir vécu une forme de discrimination liée à son âge à travers des remarques désobligeantes voire une mise à l'écart.
Un accompagnement encore trop superficiel pour 71 %* d'entre eux
Énorme lacune pour la mobilité des séniors, près de la moitié (48 %*) indique ne pas être suffisamment informée des différentes passerelles entre les métiers ou sur la mobilité professionnelle. Seuls 39 %* se sentent bien accompagnés dans la gestion de leur parcours professionnel. Ces chiffres illustrent une invisibilisation des seniors dans les entreprises. En 2022, seuls 47 %* des seniors interrogés considéraient que leur travail était reconnu à sa juste valeur d'après l'enquête de l'IFOP*.
L'envie de découvrir de nouveaux horizons professionnels adaptés à leurs besoins
En dépit de ces chiffres, une majorité des plus de 50 ans souhaite rester active. Les conditions d'embauches et de travail sont cependant de véritables obstacles. En effet, 58 %* souhaitent continuer à travailler ponctuellement en complément de leur retraite. Cette même majorité souhaite s'épanouir dans de nouveaux horizons (autoentrepreneuriat ou autre employeur).
30 %* des personnes retraitées envisagent également de travailler en tant que freelance. Un chiffre qui pourrait s'accroître dans les prochaines années grâce à la flexibilité des horaires et des modes de travail.
* L'ensemble des chiffres énoncés proviennent de l'étude :"Les seniors au travail" IFOP, mars 2023