[Billet d'humeur] Les achats, nouvelle frontière de la RSE
Faire du bien aux hommes et à la planète tout en réduisant ses coûts est possible.
Je m'abonneLa responsabilité sociale des entreprises est un sujet d'actualité qui a pris une place prépondérante, tout particulièrement au sein des économies les plus avancées. Consommateurs, entreprises, actionnaires, salariés, politiciens, pour ne citer qu'eux, comprennent de mieux en mieux qu'ils sont concernés par la RSE des entreprises et souhaitent, à des degrés divers, contribuer à son développement.
Des politiques RSE qui n'intègrent pas suffisamment la fonction achat
Dans ce contexte, les dirigeants des grandes entreprises ont pris conscience qu'ils devaient avoir une politique RSE ambitieuse et efficace principalement pour satisfaire leurs clients, leurs salariés et les marchés financiers. Leur politique RSE est généralement une déclinaison de leur stratégie globale, un moyen de l'atteindre plus rapidement. Cette politique est souvent construite par le directeur RSE pour le compte du PDG en lien plus ou moins étroit avec le directeur des achats (ainsi que les autres parties prenantes de l'entreprise).
Bien que les achats représentent en moyenne 60 % du CA, le directeur des achats a généralement (sauf dans certains secteurs où sa fonction est considérée comme stratégique) peu d'influence sur la construction de la stratégie RSE ; tout au plus il sera chargé de construire une stratégie RSE pour les achats (déclinant sur son périmètre la stratégie RSE globale) sauf si le top management décide de missionner des consultants spécialisés.
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Des directeurs achats qui ont des difficultés pour mettre en place leur politique achat RSE :
Une fois la stratégie RSE achats définie, il convient d'identifier et de prioriser les actions à mettre en place. À cette fin la matrice ambition-coûts des achats responsables qui permet de cartographier et de prioriser les actions envisagées en fonction de deux critères clefs : l'impact en termes de développement responsable (positif, neutre ou négatif) et sur les coûts (augmentation, stabilité ou réduction) peut aider les directeurs achats. En effet, grâce à cet outil une entreprise peut plus efficacement d'abord cartographier les actions qu'elle a identifiées et ensuite déterminer comment les hiérarchiser (en fonction principalement du temps de mise en place, de l'investissement nécessaire et des bénéfices attendus). La priorité numéro un pourrait concerner les actions qui ont un impact positif à la fois sur le développement responsable et sur la réduction des coûts, et sont rapides et peu coûteuses à mettre en place.
Les entreprises qui sauront mettre en place des politiques achats RSE ambitieuses et efficaces bénéficieront d'un avantage concurrentiel significatif, mais pour cela il faut que leurs dirigeants donnent plus de pouvoir à leurs directeurs achats et que ceux-ci soient mieux formés à la RSE (par exemple, en s'informant sur ce que font leurs homologues dans les pays les plus avancés en RSE, comme la Norvège).