Rechercher des fournisseurs locaux
Le ciblage du pays effectué, il s'agit d'identifier les fournisseurs potentiels en son sein. Les recherches sur Internet sont bien sûr incontournables, avec des outils comme l'annuaire professionnel Kompass ou la plateforme Alibaba.com. Pour sélectionner des salons internationaux, les acheteurs peuvent notamment s'appuyer sur le site eventseye.com. Dans le pays choisi, ils gagneront à faire appel aux services des organismes officiels. "Les ambassades peuvent être une première porte d'entrée, les chambres de commerce connaissent les fournisseurs assurant des contrats internationaux, rapporte Selim Boughedir. Les organismes gouvernementaux des pays "best cost" peuvent également assister les acheteurs en leur faisant faire le tour du tissu industriel correspondant à leur produit."
En Tunisie, l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (FIPA-Tunisia) promeut par exemple le hub aéronautique du pays. En effet, de nombreux équipementiers se sont installés en Tunisie, dont Zodiac Aerospace (Safran) en 2004 et Stelia Aerospace (Airbus) en 2009. Un parc aéronautique a même été créé en banlieue sud de Tunis, l'aéropôle d'El Mghira. "Les fournisseurs de rang 1, et parfois des fournisseurs de rang 2, s'y installent autour des opérateurs européens, constate Selim Boughedir. Dans un premier temps, ce sont des fournisseurs européens, mais petit à petit des fournisseurs locaux sont certifiés et peuvent aussi fournir à l'étranger." Après avoir identifié des fournisseurs potentiels, les acheteurs procéderont évidemment à leur évaluation selon les critères qu'ils ont définis. "Au moment de la qualification des fournisseurs, la vérification de la qualité des produits et des procédés est particulièrement importante, insiste Magali Testard. Le digital permet aujourd'hui d'accélérer cette évaluation."
Mobiliser les compétences en interne
Pour réussir leur sourcing à l'international, les entreprises mobilisent de nombreuses compétences en interne. "Les acheteurs ne doivent pas aller seul à l'international, conseille Olivier Wajnsztok.C'est ce qui est autour de l'acte d'achat qui est compliqué : la qualité, la logistique, la douane, la propriété intellectuelle..." En termes d'organisation, le directeur associé d'AgileBuyer recommande "un mix d'acheteurs locaux et d'acheteurs du pays d'origine. [Car] un Chinois parle mieux avec un Chinois."
Les trois principaux risques de sourcing à l'international
Maître Evguenia Dereviankine,associé chez UGGC Avocats, explique quele premier risque réside dans le défaut de maîtrise des règles du pays de destination du produit sourcé. Une mauvaise appréhension de la nature de la marchandise arrivant sur le marché européen peut exposer l'importateur à des coûts non prévus (droits de douane, taxes,expertises, certifications, etc.) voire même à une interdiction de circuler(composants, matière interdite de circulation sur le marché européen, etc.)
Le deuxième risque réside dans la gestion de la logistique du bien sourcé. Ce risque est généralement aménagé par voie contractuelle, moyennant une répartition des tâches entre l'acheteur et le vendeur.
Le fournisseur peut par exemple être mieux placé que l'acheteur pour connaître les règles qui s'appliquent à l'export et s'occuper des formalités de l'exportation. Il est important d'éviter de s'occuper d'une tâche dont on ne maîtrise ni le coût ni l'évolution.
Le troisième risque réside dans des décisions politiques que peuvent prendre des nations et qui ont un impact sur le commerce, telles que des interdictions d'exportation ou d'importation.C'est ainsi, par exemple, que le groupe chinois Huawei s'est trouvé privé des mises à jour de son système d'exploitation, de fabrication américaine, en raison des interdictions de commerce avec la Chine imposées par le gouvernement américain aux fabricants américains de logiciels.
La suite en page 3: "Le sourcing est un marché ultra compétitif"
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