De son côté, la Mairie de Paris a mis en place en 2017 le plus important service facturier de France avec plus de 160 agents pour traiter l'ensemble des dépenses de la Capitale. Celles-ci s'élevant à 10 Md€ en 2017 pour un volume de 330 000 factures annuelles. "Un tel dispositif existait au niveau de l'Etat mais pas au niveau local", précise Emmanuel Spinat, sous-directeur de la comptabilité à la Mairie de Paris. Pour la ville l'objectif est double : optimiser toute la chaîne de la dépense et réduire les délais de paiement. "Nous avons mis en place un comité de suivi des délais de paiement avec nos directions et créé un service relations et échanges financiers dédié à la gestion des réclamations fournisseurs ce qui nous a permis d'arriver à un délais moyen de paiement à 20 jours en 2017."
La dématérialisation de la commande publique se déploie, les évolution de la plateforme Chorus Pro sont positives. "A ce jour environ 40% des factures prises en charge par la Ville de Paris le sont par voie électronique, détaille Emmanuel Spinnat. Les grands groupes respectent le processus dématérialisé à 61%, les ETI à 46% seulement mais celles-ci progressent vite. En revanche entre entités publiques on se heurte encore à des difficultés." Pour la période 2018-2020, la Mairie de Paris entend aller encore plus loin dans le processus d'automatisation de gestion des dépenses et doit continuer à faire évoluer les mentalités et les méthodes de travail. "Nous allons notamment travailler sur l'amélioration du process d'approvisionnement et de la gestion des petites factures en simplifiant le circuit de validation." Car aujourd'hui, 20% des 330 000 factures annuelles s'élèvent à moins de cent euros.
Dans le privé comme dans le public, "dépoussiérer" les process de traitement des factures est possible. Mais il est sûr que si le chantier en cours piloté par la Médiation des Entreprises pour définir un modèle unique de facture aboutit cela simplifiera grandement les choses. "Je ne doute pas que nous arriverons à proposer un modèle unique de facture simplifié, assure Pierre Pelouzet qui envisage déjà la suite. La prochaine étape sera d'aller voir les éditeurs de logiciels et de travailler avec eux au développement d'un outil de traitement des factures idoine et facilement intégrable dans n'importe quel système d'informations." De quoi bousculer le marché des solutions et les acteurs en place.
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