Analyses sectorielles
La Santé-pharmaceutique est constituée des médicaments, de la chimie avec les principes actifs pharmaceutiques (API), du dispositif médical, des réactifs et instruments de diagnostic, des procédés tels que les thérapies géniques et des prestations telles que les études, essais ou la pharmacovigilance. Ces catégories représentent une consommation domestique de 31 milliards d'euros. La balance commerciale est excédentaire de 4 milliards d'euros. Les principaux pays d'origine de ces importations sont les Etats-Unis, l'Allemagne, la Suisse, l'Irlande, la Belgique et la Chine. Seules 26% des importations françaises sont d'origine extra-européenne. 36 catégories de produits sont identifiées comme propices à une relocalisation, pour un total de 26 milliards d'euros d'importation par an. 20 de ces produits sont considérés prioritaires au regard des enjeux de souveraineté européenne, de sécurité des approvisionnements et de développement économique et représentent 19 milliards d'euros d'importation par an : ce groupe comprend notamment les anticorps monoclonaux et les anesthésiques à base de curare, les taxanes dans les anticancéreux, les anticoagulants et les médicaments du diabète, les provitamines, les dispositifs médicaux tels que auto-injecteurs et les équipements de protection individuelle, les machines PCR dans les instruments de diagnostic, les thérapies géniques et les études et essais.
Le secteur de l'agroalimentaire est constitué des intrants agricoles, des produits de culture, d'élevages et de pêches, ainsi que des produits issus des industries de transformation agroalimentaire. Ces derniers représentent une consommation domestique de 140 milliards d'euros. La balance commerciale des intrants agricole est déficitaire de 0,5 milliards d'euros tandis que les activités de production et de transformation sont excédentaires de 0,7 milliards d'euros et 7 milliards d'euros respectivement. Les principaux pays d'origine de ces importations sont la Belgique, l'Espagne, l'Allemagne, les Pays Bas et l'Italie. 20 catégories de composants, produits semi-finis ou finis et services sont identifiées comme propices à une relocalisation, pour un total de 26 milliards d'euros d'importation par an. 13 de ces produits sont considérés prioritaires au regard des enjeux de souveraineté européenne, de sécurité des approvisionnements et de développement économique et représentent 22 milliards d'euros d'importation par an : ce groupe compte notamment la pharmaceutique animale et les produits d'appoint pour animaux dans les intrants, les fruits d'arbres et d'arbustes destinés à la transformation, les graines de colza, les fèves de soja, les protéines de pois et les emballages en monomatériaux de plastique recyclable pour la production agroalimentaire et les transformations de viandes, de poisson, de légumes ou encore les huiles et graisses pour les industries agroalimentaires.
Le secteur de l'électronique avec applications industrielles repose sur une consommation domestique de 18,3 milliards d'euros avec une balance commerciale déficitaire de 4 milliards d'euros. 67% des importations sont extra-européennes. Les principaux pays d'origine des importations de composants électroniques et électriques industriels sont la Chine, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Vietnam et l'Allemagne. 24 catégories de composants, produits semi-finis ou finis et services sont identifiées comme propices à une relocalisation, pour un total de 11 milliards d'euros d'importation par an. 13 de ces produits sont considérés prioritaires au regard des enjeux de souveraineté européenne, de sécurité des approvisionnements et de développement économique et représentent 5,5 milliards d'euros d'importation par an : ce groupe compte notamment les dispositifs à semi-conducteurs et les circuits imprimés (PCB), les cellules de batterie lithium-ion et lithium-polymères, les infrastructures pour les services de cloud, les câbles de fibre optique, les services de cloud IaaS (Infrastructure as a Service) et les compétences de Cybersécurité, Data analytics, d'intelligence artificielle, de développement de logiciel et d'industrialisation électronique.
L'industrie manufacturière regroupe les industries d'assemblage de machines et de produits finis, ainsi que les industries de process qui regroupent la transformation de matières premières. Les industries d'assemblage enregistrent une balance commerciale excédentaire de 9 milliards d'euros notamment portée par le secteur aéronautique. 30% des importations sont d'origine extra-européenne. Les principaux pays d'origine de ces importations sont l'Allemagne, les Etats-Unis, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni. 17 catégories de machines, équipements et produits finis sont identifiées comme propices à une relocalisation, pour un total de 115 milliards d'euros d'importation par an. 13 de ces produits sont considérés prioritaires au regard des enjeux de souveraineté européenne, de sécurité des approvisionnements et de développement économique et représentent 5,5 milliards d'euros d'importation par an : ce groupe compte notamment les moteurs électriques et les systèmes de transmission de puissance qui y sont associés, les services d'usinage des métaux avec les capacités de fabrication additive, et certains équipement automobiles et logiciels qui trouvent leurs applications, à titre d'exemple, dans les véhicules autonomes.
Les industries de process présentent une dépendance économique plus accrue : la balance commerciale est déficitaire de 7 milliards d'euros avec des importations majoritairement issues d'Allemagne, de Belgique, d'Italie, d'Espagne et des Pays-Bas et une exposition forte sur les produits chimiques ou les produits issus de la métallurgie et de la plasturgie. 16 catégories de produits sont identifiées comme propices à une relocalisation, pour un total de 106 milliards d'euros d'importation par an. 7 de ces produits sont considérés prioritaires au regard des enjeux de souveraineté européenne, de sécurité des approvisionnements et de développement économique et représentent 52 milliards d'euros d'importation par an : ce groupe comprend les injections de plastique, les produits de sidérurgie et de métallurgie de l'aluminium, les produits réfractaires (briques, électrodes de graphite), ou encore la pâte à papier, le papier et le carton.
Méthodologie de l'étude
Les 113 catégories ont été soumises à l'avis de professionnels des achats, experts en la matière et membres du Conseil national des achats, pour qualifier celles qui seraient les plus propices et les plus prioritaires pour des relocalisations. L'une des originalités de cette démarche est qu'elle s'appuie sur l'expertise des acheteurs aux mêmes : une approche par la demande et non par l'offre.
Des groupes de travail ont été mis en place pour qualifier ces catégories
Santé-pharmacie : 20 mai 2020, Bruno Carrière (UniHA) et Jean-Philippe Collin (ex-Sanofi), Elodie Vial (PwC), 16 participants.
Agroalimentaire : 3 juin 2020, Jean-Michel Mardelle (Fleury Michon), Baptiste Bannier (PwC), 11 participants.
Electronique : 27 mai 2020, Karine Alquier-Caro (Legrand) et Christophe Jan (Orange), Pierre Péladeau (PwC Strategy&), 11 participants.
Industrie manufacturière : 5 juin 2020, Julien Therme (Aubert & Duval), Stéphane Loubère (PwC Strategy&), 9 participants.
Des entretiens individuels ont été conduits (40 entretiens à date au sein des différentes secteurs) pour valider et compléter les conclusions des groupes de travail et établir les premières fiches projets précisant les modalités et conditions de ces relocalisations (leviers de succès).
PwC et le Conseil national des achats ont annoncé les prochaines étapes à l'issue d'une table ronde : une présentation des recommandations à la mise en oeuvre des relocalisations à l'occasion de l'Université des Achats le 8 septembre et lors de la semaine de l'Industrie le 16 novembre.
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