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"Il faudra surveiller de près les indicateurs d'activité PMI pour le mois de mai"

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Enlarged eye of tax inspector looking through magnifying glass, inspecting offsh
© Bits and Splits - stock.adobe.com
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À retrouver chaque lundi matin sur le site de Décision Achats, un point sur les achats de matières premières avec une interview exclusive d'Olivier Lechevalier, cofondateur de DeftHedge.

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Qu'observe-t-on sur les marchés ?

Le marché des matières premières est en pleine phase d'ajustement entre l'offre et la demande. Certains segments de marché sont en situation de déficit de demande, d'autres en excès d'offre et parfois, comme sur le marché pétrolier, les deux phénomènes se conjuguent. Il y a quelques mois de cela, quasiment toutes les matières premières étaient en hausse par rapport à leur niveau de début d'année. Ce n'est plus le cas. Il y a quelques gagnants (sucre, argent, or) et beaucoup de perdants (pétrole, coton, blé, gaz naturel, soja, maïs, cuivre etc...). Tous les segments du marché ont pour point commun d'avoir beaucoup augmenté en début d'année du fait de l'espoir que la relance chinoise soit massive et rapidement perceptible. Malheureusement, ce n'est pas le cas. L'effondrement du cuivre est certainement le meilleur exemple de ce retour difficile à la réalité. Cette semaine, le cuivre a atteint un point bas depuis le début d'année. Dans de telles circonstances, les opérateurs de marché verraient d'habitude un point d'entrée pour se porter à l'achat. Ce n'est pas la situation actuelle. Tout le monde s'attend à ce que la baisse des matières premières perdure. Pour chaque segment de marché, il faut aussi compter avec des facteurs spécifiques. Par exemple, la chute du soja sous le seuil symbolique des 500 dollars la tonne à la Bourse de Chicago cette semaine s'explique également par l'accroissement inattendu de la production des États-Unis. Le rééquilibrage entre l'offre et la demande va prendre du temps (au moins plusieurs mois). On devrait donc rester sur un marché très volatil.

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Comme nous ne cessons de le répéter depuis des semaines, c'est un environnement plus incertain pour les entreprises. D'une certaine manière, tout le monde sait faire face à une récession. Nous avons l'habitude. Mais la période actuelle de ralentissement économique, avec les craintes de récession, est étrange. C'est une économie bizarre. Certains secteurs d'activité affichent des résultats très solides alors que pour d'autres les difficultés s'accumulent. L'incertitude est le pire ennemi pour les entreprises. Malheureusement, il va falloir s'y habituer. Sur le segment des matières premières, il n'y aura certainement pas de stabilisation des cours avant des mois, dans le meilleur des cas. C'est dans ce contexte que les stratégies de couverture ont tout leur intérêt, pour limiter la prise de risque, mais également pour faire économiser de l'argent à l'entreprise.

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

La macroéconomie chinoise est l'un des marqueurs importants pour le marché des matières premières. Il faudra donc surveiller de près les indicateurs d'activité PMI pour le mois de mai qui seront publiés le 31 mai. Le consensus prévoit que le PMI manufacturier renoue avec une phase d'expansion (chiffre supérieur à 50). Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. La reprise dans le secteur manufacturier chinois se fait à grand coup de subventions de la part des gouvernements locaux. Ce n'est pas tenable dans la durée, notamment parce qu'on sait que les gouvernements locaux ont d'importantes contraintes budgétaires.

 
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