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La mission de l'acheteur à l'ère du digital, selon BPCE

Publié par Camille George le | Mis à jour le
La mission de l'acheteur à l'ère du digital, selon BPCE
© gunnar3000 - Fotolia

Dans un contexte de digitalisation des organisations, l'acheteur se voit entre autres confier la mission de capter l'innovation interne et externe. Mais en a-t-il réellement les moyens? Les acheteurs du groupe BPCE Achats ont planché sur la question lors du dernier Hub Digital.

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Dans un monde digital, soumis à l'innovation permanente, on assiste à un changement de paradigme au sein des organisations très cadrées comme le secteur bancaire. Le digital bouleverse tout, des fonctions se créent, de nouveaux acteurs intègrent les marchés, bref, les interlocuteurs internes et externes ne sont plus les mêmes. Et l'acheteur a la lourde tache de porter et d'apporter l'innovation, qu'elle soit interne ou externe, pour accompagner la transformation globale de son entreprise. Pour ce faire, l'approche achat traditionnelle se doit d'évoluer et de nouvelles méthodes de travail en internes comme avec les prestataires externes doivent émerger. Le Hub Digital organisé par BPCE Achats la semaine dernière fut l'occasion pour les acheteurs du GIE de réfléchir ensemble aux orientations à donner à leur métier et dans leurs interactions avec les différentes parties prenantes.

Comprendre son environnement

Si le digital n'est qu'un moyen de s'améliorer, de faire évoluer son chiffre d'affaires achats et de mieux capter l'innovation, il chamboule les organisations et le rôle de chacun. Les écosystèmes internes et externes évoluent. "La transformation est avant tout culturelle, estime Marion Rouso, directrice de l'expérience collaborateur et transformation digitale interne du groupe BPCE. Les modes de travail de demain sont des modes collectifs et les acheteurs en tant qu'interlocuteurs transverses se trouvent à une place clé dans cette transformation." L'acheteur doit challenger en interne et s'ouvrir sur l'extérieur. La transformation digitale ne se résume pas au fait de digitaliser les outils et les process mais implique d'être capable d'adapter son entreprise à un nouveau contexte. Pour le secteur de la banque cela implique de "revoir son approche client, son approche organisationnelle pour être plus souple, plus "agile", son approche vis-à-vis des partenariats, mieux collaborer pour accélérer le time-to-market et enfin cela implique de repenser son offre dans une logique d'usage et de performance", explique Jérôme Lebacle, analyste chez Bpifrance Le Lab.

Avoir un sponsor et des objectifs clairs

Pour contribuer à ce mouvement, l'acheteur doit s'approprier le sujet et s'intégrer dans le processus de digitalisation global de l'entreprise. "Si on n'est pas intégré aux projets digitaux c'est parce qu'on pense que ce n'est pas notre sujet. Il faudrait que le digital ne soit pas limité à quelques acheteurs spécialisés mais intégré dans la roadmap de tous les acheteurs. Tout comme il est important d'être objectivés sur l'innovation et d'avoir des indicateurs de suivi sur ces objectifs", souligne une acheteuse Caisse d'Epargne. Faire partie des instances de réflexion sur la stratégie future de l'entreprise pour pouvoir se positionner le plus en amont possible des projets est donc essentiel. Charge à l'acheteur ensuite de travailler ses réseaux internes et externes.

Tout cela sous-entend bien entendu un soutien fort de la direction général pour officialiser la position de "digital" acheteur mais aussi un alignement dans les objectifs achats. "On ne peut plus demander à un acheteur de se concentrer uniquement sur les coûts et les risques sans quoi on passe totalement à côté de l'innovation, assène un acheteur IT et prestations intellectuelles. Limiter les risques ne veut pas dire ne pas en prendre." De même on ne peut pas demander à un acheteur de travailler avec ses fournisseurs dans une logique collaborative sur le moyen-long terme et en parallèle lui imposer des objectifs centrés sur la réduction des coûts. Il est donc nécessaire que la culture achat de l'entreprise évolue. Car avant de chercher à capter l'innovation des fournisseurs, il faut se demander si l'entreprise est prête à intégrer cette innovation.

Transformer l'approche achat

Il ne s'agit plus seulement de challenger les fournisseurs mais bien de challenger ses propres process et ses propres méthodes de travail internes. L'acheteur a besoin d 'être formé à la gestion de projet. "L'approche achat traditionnelle avec appels d'offres, RFI, RFX, envois de éléments contractuels, analyse des risques et j'en passe, doit se réinventer pour pouvoir travailler efficacement avec les strat-up et PME innovantes", insiste Nicolas Pollini, directeur achats France d'Atos venu faire un retour d'expérience. Disposer d'un kit de contractualisation simplifié ou autres "strat-up pass" peut permettre à l'acheteur de passer d'un schéma à l'autre en étant toujours en adéquation contractuelle avec la réalité du terrain. Plus encore qu'acteur, l'acheteur doit être un moteur de la transformation digitale.

Pour sa part Catherine Fournier, nouvelle CEO de BPCE Achats, a retenu trois mots clés de cette journée d'échanges : "curiosité, bienveillance et lucidité". La curiosité parce que sans appétence pour la nouveauté et le changement on ne fait pas grand chose. La bienveillance car la transformation digitale ne peut s'envisager autrement qu'en collaboration avec les fournisseurs ce qui sous entend écoute et compréhension mutuelles. Enfin, lucidité car pour avancer il est nécessaire de "regarder les choses en face sans se raconter d'histoire et ne pas s'arrêter à ce qu'on connaît". CQFD!


 
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