Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine
En ce moment En ce moment

DossierRémunération des acheteurs: quels salaires ?

Publié par le

3 - Acheteurs: une rémunération pas toujours à la hauteur des enjeux

Mis en valeur par sa capacité à rationaliser les dépenses de l'entreprise, l'acheteur occupe une position stratégique. Mais paradoxalement, il peine parfois à obtenir une rémunération à la hauteur des enjeux de sa fonction.

  • Imprimer

"L'acheteur est une fonction sponsorisée par les temps de crise", déclare Pierre-Yves Stintzy, directeur associé de Staff Consultants. En période de tensions économiques, lorsque la rigueur est de mise et que la traque aux coûts de fonctionnement est lancée, la position des acheteurs peut sembler particulièrement favorable. " Un bon acheteur est en mesure de rationaliser les dépenses de l'entreprise, indique Rokia Daghghar, chargée de recrutement pour le cabinet Big Fish. Mais nous observons que la tendance est véritablement à la négociation, au cas par cas. Entre 2006 et 2008, la balle était véritablement dans le camp des acheteurs, mais depuis 2010, le rapport de force s'est équilibré, si bien que la tendance est plutôt baissière. "

C'est là que se situe le paradoxe de la rémunération des acheteurs. Jamais ils n'ont occupé une position aussi stratégique que ces dernières années, mais la tension est telle qu'il leur est de plus en plus difficile de se prévaloir d'un niveau de rémunération à la hauteur des enjeux de leur fonction. "La rémunération des acheteurs ne baisse pas véritablement mais, du fait de la crise, elle n'est pas non plus inflationniste", précise Pierre-Yves Stintzy (Staff Consultants).

Cependant, comme le confirment les experts interrogés sur la question, les entreprises cherchent autant que possible à garder les talents. Pour y parvenir, " nous assistons à un phénomène d'individualisation de la politique salariale de l'entreprise d'un point de vue général, explique Fabrice Veyre, directeur exécutif achats et logistique chez Michael Page. Mais le service achats est encore plus touché par cette tendance à l'individualisation dont l'impact immédiat se mesure à l'aune de l'importance de la part variable des salaires des acheteurs ".


La spécialisation, un atout pour la rémunération

Luc Mora, directeur associé et cofondateur de Big Fish, cabinet de recrutement, d'évaluation de compétences et de transformation des équipes, mesure à quel point la spécialisation des acheteurs sur des niches peut aujourd'hui constituer un levier important pour optimiser la rémunération. "Les entreprises recherchent des profils spécifiques, notamment dans les domaines des nouvelles technologies ou de l'énergie. Mais, globalement, toutes les spécialisations ont une tendance naturelle à faire augmenter les salaires. "

Cependant, pour cet habitué des recrutements d'acheteurs, on assiste actuellement à un double phénomène: "Le souhait d'avoir affaire à des ultraspécialistes, s'il est positif car il assure à l'entreprise que l'acheteur sera à même d'avoir les clés pour faire les bons arbitrages, peut parfois être un peu dévoyé. " En effet, Luc Mora explique que certains cahiers des charges d'opérations de recrutement misent tant sur la spécialisation du profil que le fait d'avoir un cursus "achats" peut parfois passer pour un critère accessoire. "C'est une tendance qui nous effraie, car ce n'est pas parce que vous connaissez un domaine sur le bout des doigts, notamment technologique, que vous avez la compétence pour mener les négociations et avoir les meilleurs prix. "


José Roda et Emmanuelle Serrano

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

Sur le même sujet

Talents

Par Murielle Francillette

Face à un monde VUCA (volatile, incertain, complexe, ambigu) ou BANI (fragile, anxiogène, non linéaire et souvent imprévisible), [...]

Retour haut de page