"J'ai monté des entreprises suicidaires toute ma vie." Rafi Haladjian, fondateur de Sen.se
Redouter l'échec est la meilleure manière de se planter, puisqu'il est impossible d'anticiper tous les problèmes potentiels. Le fondateur de Sen.se, pape français des objets connectés et à l'origine de 17 sociétés en près de 25 années d'entrepreneuriat, fonctionne donc à l'instinct, parle d'insouciance et d'exaltation. "On a une idée, on y va sans trop se poser de questions et souvent... ça marche!"
Exemple avec la création de FranceNet en 1994: "J'ai lancé le premier opérateur internet en France à une époque où les gens n'avaient ni ordinateur ni modem. Internet ne servait à rien, on n'y trouvait rien d'intéressant! J'ai monté des entreprises suicidaires toute ma vie, à l'inverse de ce qu'enseignent les livres de marketing. Et ça a été très utile", ironise ce visionnaire du numérique, qui vendra FranceNet à British Telecom en 2001 après sept ans de croissance.
Et quand ça ne marche pas? "Mourir est une façon d'essayer des choses. Échouer n'est pas grave, c'est juste du darwinisme, commente Rafi Haladjian. C'est là l'exercice difficile: avoir assez de conviction pour y aller, mais pas de certitude absolue. Ne jamais penser que si ça ne marche pas vous êtes mort, car vous n'avez pas de conversion possible."
Lui ne s'interdit aucun changement de paradigme, comme récemment, avec le lancement de ses Peanuts, primés au CES 2017. "Après Mother, un produit high-tech (trop?) sophistiqué, ils sont le fruit d'un travail de simplification. On a réutilisé notre expertise pour la convertir en quelque chose qui répond mieux aux attentes du marché."
Sen.se
Internet des objets, objets connectés
Paris (75)
Rafi Haladjian, 55 ans
SAS > Création en 2009 > 30 salariés
CA: NC
@sen_se