La data, cet or numérique au centre de tout
Ce nouveau monde numérique et inter-industries n'en est qu'à ses prémices et va donner naissance à de nouveaux services que l'on a encore du mal à bien cerner. Ce dont on est sûr en revanche, c'est que la donnée va occuper un rôle central dans ces processus d'échanges entre industries et c'est pourquoi tant d'importance lui est accordée aujourd'hui. Mais l'économie de la data reste encore largement à inventer avec une nécessité d'utiliser de nouveaux outils de stockage, de distribution et d'analyse de la donnée, dont découlent les nouvelles technologies majeures de l'Intelligence Artificielle.
La maîtrise technologique et organisationnelle de la donnée sera donc essentielle, mais au-delà de cela, sa maîtrise éthique va et a déjà commencé à jouer un rôle crucial. Le proverbe de Rabelais, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" reste plus que jamais d'actualité à l'heure du scandale Facebook/Cambridge Analytica, qui a fait prendre conscience à tous et pour de bon que la manipulation de la donnée n'a rien d'anodine.
Et l'on peut à ce titre, se féliciter que l'Europe ait compris avant le reste du monde les enjeux sous-jacents de la data avec la mise en place du RGPD, qui fixe un cadre devant finalement favoriser les échanges de données plutôt que de les freiner.
Une entreprise bienveillante ou malveillante ?
Des gardes-fous deviennent en effet indispensables pour éviter que des entreprises ou bien encore des Etats utilisent la donnée à des fins qui ne servent pas les individus et citoyens. Car pour reprendre l'exemple de la Smart City, si l'objectif de progrès est souhaitable, le concept peut également vite tourner au cauchemar, comme ce qui est en train de se passer en Chine où l'on fiche les visages de tous les habitants pour pouvoir les détecter dans la rue et les arrêter si besoin grâce aux technologies de reconnaissance faciale intégrées aux caméras de surveillance.
Du côté des entreprises, si on ajoute au scandale Facebook les piratages de données récents et cachés par Yahoo et Uber, il est clair que la confiance des utilisateurs est désormais rompue et la méfiance s'est installée envers les GAFAM et par extension envers la majorité des entreprises.
L'ère de la transparence et de la confiance amorcée il y a quelques années va donc s'intensifier et s'imposer à toutes les entreprises, quelles qu'elles soient. Celles dont le modèle économique ne repose pas entièrement sur la data, comme L'Oréal par exemple, auront tout intérêt à user de pédagogie pour expliquer qu'elles ne se servent de la donnée que dans le but de développer de nouveaux services pour leurs clients, et qu'elles ne tireraient aucun bénéfice à utiliser ces précieuses données à des fins potentiellement malveillantes.
Au-delà de sa fonction primaire de créer de la valeur et des bénéfices, chaque entreprise doit prouver aujourd'hui qu'elle est bienveillante envers ses clients d'une part, mais aussi envers la société globalement. La notion de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) doit désormais être intégrée "nativement" dans tous les projets d'innovation, technologiques ou non.
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