[Tribune] L'écosystème des solutions digitales achats, en pleine effervescence
Les généralistes
Dans la famille des généralistes, si Oracle peut encore figurer parmi les principaux éditeurs du marché, c'est uniquement à travers un prisme mondial et sans tenir compte des limites de ses offres ERP (Oracle eBusiness Suite, Peoplesoft, JD Edwards, Siebel, etc.) sur le coeur de métier des achats.
Pour automatiser et optimiser le cycle source-to-contract, le groupe américain est largement devancé par SAP et les pure-players, particulièrement dans l'Hexagone où de nombreux spécialistes qui ont grandi par croissance organique proposent aujourd'hui des solutions pointues, robustes et stables. Au fil des années, ces derniers ont également réussi à étendre leur couverture à l'ensemble du processus, voire au-delà en se saisissant de problématiques connexes aux achats, vers l'automatisation des approvisionnements, de la comptabilité ou de la logistique par exemple.
SAP, en revanche, demeure un leader incontesté, à la faveur de l'intégration réussie de la solution Cloud Ariba dans son écosystème, complété également de solutions connexes Cloud spécialisées telles Fieldglass (gestion des prestataires et sous-traitants) et Concur (notes de frais). Ainsi s'est fortement renforcé le positionnement des offres e-achats de l'éditeur allemand articulées également autour de Ariba Business Network, sa plateforme collaborative avec les fournisseurs.
Toujours parmi les généralistes, certains autres éditeurs d'ERP restent des acteurs à considérer. Ils sont cependant généralement en retrait sur les fonctionnalités pour les acheteurs notamment pour le sourcing stratégique incluant l'analyse des dépenses, l'e-sourcing (appels d'offres, enchères, etc.) ou le pilotage des informations fournisseurs. Leur couverture des achats reste souvent focalisée sur le volet aval procure-to-pay et le transactionnel, ainsi que sur la gestion des données de référence (produits, fournisseurs, etc.). Les interfaces d'accès aux catalogues et leurs moteurs de recherche n'ont pas atteint la puissance et la convivialité des outils des acteurs spécialisés.
Principaux concurrents de SAP et Oracle, les éditeurs d'ERP adressant les grandes ETI, tels Infor, Microsoft ou Unit4, occupent également une bonne position. Ainsi que les acteurs du monde des ERP intermédiaires (Comarch, Divalto, Epicor, Generix, IFS, Kimoce, Proginov, Cegid-Qualiac, Sage, Sylob, etc.). Petit à petit leur couverture progresse ou se spécialise, à l'image des Français Qualiac, qui envisageait de lancer un module source-to-contract (fonctionnalités d'e-sourcing, portail fournisseurs) à l'horizon 2017-2018 avant son rachat par Cegid, ou de Kimoce avec sa solution dédiée achats. Les ERP libres (open source) ont amélioré leurs fonctionnalités des achats et surtout des approvisionnements, en particulier Compiere et Odoo (ex OpenERP), les plus répandus, mais aussi leurs challengers Adempiere, Axelor, ERP5, Neogia, OFBiz, OpenBravo ou OpenInfo3W. Si leur couverture reste encore limitée, ils peuvent s'avérer suffisants pour faciliter la mise sous contrôle des engagements de dépense. Leur utilisation en tant que solutions pour les achats reste cependant très restreinte.
Enfin, s'ajoutent à cette liste des éditeurs de solutions de dématérialisation (Esker, Itesoft, etc.), qui investissent petit à petit le domaine des achats, en remontant de l'aval vers l'amont. Ainsi que des start-up mettant les dernières technologies au service de la fonction, telles que Dhatim avec l'intelligence artificielle pour réconcilier données de factures et usages.
Lire la suite en page 3 : Les pure players et en page 4 : Les stratégies de conquête
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