Les enjeux de l'IoT
Comment aborder l'IoT et tout l'écosystème qui l'accompagne? La matinée connectée organisée par Objenious, filiale de Bouygues Telecom, a permis de faire le point sur ce secteur en pleine croissance et place une fois de plus la gouvernance de la donnée au centre de l'échiquier.
Je m'abonneL'internet des objets autrement appelé IoT et les technologies liées, se développent vite, très vite et offrent un éventail de possibilités d'utilisation extrêmement étendu. "Tout est à inventer, l'IoT peut toucher un grand nombre de domaines avec des applications dans le médical, la construction avec Colas et les routes intelligentes, les transports avec les éclisses de chemins de fer ou les camions connectés... Les possibilités d'utilisation foisonnent" énonçait Martin Bouygues en introduction de la matinale connectée organisée par Objenious filiale de Bouygues Telecom dédiée à l'IoT. Mais l'objet seul ne suffit pas. Pour qu'un projet IoT fonctionne il faut que l'écosystème soit complet : l'objet qui récolte l'information, le réseau qui transmet les données et la plateforme qui agrège et traite les données.
Concernant les réseaux, le français Sigfox et l'Alliance LoRa sont les deux principaux opérateurs capables de délivrer des signaux en longue portée tout en assurant une faible consommation d'énergie et une transmission à double sens. "C'est une technologie particulièrement adaptée aux petites données", estime Richard Viel, directeur général délégué de Bouygues Telecom, qui avec Objenious fait partie de l'Alliance LoRa. Mais les attentes sur la 5G sont également importantes. "Il est évident que Bouygues Telecom se positionnera aussi sur la 5G. Il s'agit là d'une technologie plus chère mais qui permettra d'autres usages pour d'autres applications, souligne Richard Viel. Il n'y a pas une technologie mais plusieurs qui sont complémentaires." Sur le choix du réseau le premier critère à vérifier est toujours la couverture, puis la sécurité.
Quant à savoir par où commencer un projet IoT, Richard Viel n'y va pas par quatre chemins : "Le temps que vous vous interrogiez sur une technologie, une autre apparaît, ironise-t-il. Quel que soit le choix de la technologie il est temps de démarrer un projet et d'avancer pas à pas. Sur des projets de consommation énergétique par exemple le ROI peut être de moins de trois mois, c'est très rapide. Le risque serait plutôt l'immobilisme".
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Car contrairement à d'autres technologies, l'IoT est facile à implémenter et demande peu d'investissement en termes d'infrastructure. C'est d'ailleurs ce qui a séduit Auchan Retail qui avait des enjeux importants de suivi et de gestion en temps réel des flux transports et logistique. "Nous avons 900 camions chaque jour sur les routes de France et donc besoin de suivre nos actifs pour garantir les livraisons magasins et aussi mieux gérer les problématiques de remplissage des camions, détaille Loïc Sénéchal, responsable transport national chez Auchan Retail. Les tests menés sur la RFID ont révélé plusieurs écueils dont un majeur : les investissements importants en termes d'infrastructure à déployer pour la lecture des puces sans garantie de gestion de l'asset. A l'inverse l'IoT, plus modulaire, longue portée, et sans besoin d'infrastructure supplémentaire sur nos sites et magasins, présente de nombreux avantages."
Le groupe Renault Nissan Mitsubishi, également pour des raisons de traçabilité et d'optimisation de gestion des flux, mise lui aussi sur l'IoT. "L'installation de capteurs connectés sur nos camions et nos emballages nous permet désormais un suivi de nos flux en temps réel et au niveau européen sur nos 9 sites," relate Eric Marchiol, directeur de la transformation digitale groupe au sein de l'alliance Renault Nissan Mitsubishi. Cette évolution s'inscrit dans un projet global de transformation digitale basée sur 4 piliers : la connexion de l'ensemble des équipes avec un accès wi-fi dans tous les bâtiments industriels, la maintenance 4.0, le pilotage en temps réel et le projet full track & trace. "Pour gérer ce projet de transformation en profondeur nous avons créé il y a un an Renault Digital, explique Eric Marchiol. L'entité compte une équipe de data scientists pour nous permettre de gérer nos données, de les faire parler en dehors des silos." Car la vraie valeur de l'IoT c'est la data. "L'enjeu ne porte donc pas tant sur le choix d'une technologie plutôt qu'une autre que sur le processus de production et de traitement de la donnée des organisations", estime Ghislain Heude, directeur du programme IoT chez Arteria filiale telecom de RTE dont le rôle est de compléter le réseau Objenious dans les zones de campagne.
Réseau opéré vs réseau dédié
Un réseau opéré est un réseau déployé, maintenu et opéré par un seul opérateur pour le compte de plusieurs clients. Un réseau dédié est un réseau fermé c'est-à-dire dédié à un seul client qui peut l'utiliser pour différents cas d'usages. Le réseau opéré permet, par l'effet volume, de réduire considérablement les coûts et d'augmenter la vitesse de déploiement dudit réseau. "C'est simple, utile et rentable", estime Cyril Sailly, dirigeant fondateur d'Advizeo by Setec, fournisseur de capteurs pour les bâtiments connectés. Certes, mais faut-il absolument choisir entre les deux? Airbus, qui agit sur un secteur sensible avec plusieurs divisions en internes, a, lui, fait le choix d'un modèle hybride. "Nous avions des exigences en termes de couverture et de disponibilité bien sûr mais également concernant notre écosystème, explique Maxime Saraiva, spécialiste IoT chez Airbus. Nous avons donc un réseau opéré et un réseau dédié."
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