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Accélérer le cycle décisionnel d'achat

L'impression 3D s'intègre dans les options les plus pertinentes, selon les cas. Objectif : trouver la bonne solution, le bon procédé de fabrication dans les conditions et délais les mieux adaptés aux besoins d'un donneur d'ordre. "Il importe de pouvoir se tourner vers la fabrication additive quand la situation ou la demande le permet. C'est un complément. Lorsqu'une pièce faite classiquement par injection plastique coûte 10 centimes d'euros pour des millions d'unités produites, il est inutile d'envisager l'impression 3D. Mais les pièces de rechange, par exemple dans l'automobile, s'y prêtent bien", précise Alain Bernard. "Certes, le temps passé se situe au niveau de la conception d'ingénierie, sur le travail numérique. Mais n'oublions pas que la phase d'ingénierie aurait lieu de toute façon, avec d'autres manières de fonctionner."

Il peut aussi s'agir de la fabrication d'une pièce que le client industriel a des difficultés à trouver par ailleurs. "Cette solution est souvent plus rapide, car cela nous évite de passer des heures à chercher l'élément en question auprès d'innombrables fournisseurs, avec l'homologation nécessaire qui s'y rapporte. Nous proposons le prix immédiatement et assurons généralement une livraison au bout d'une semaine", ajoute Laurent Bouchez.

Susciter la confiance

Bon nombre d'industriels sont aujourd'hui convaincus de l'apport constructif de l'impression 3D. "Mais il faut également gagner la confiance des services achats et des autres acteurs impliqués dans les décisions. Les entreprises doivent inévitablement accepter une part d'inconnu pour se lancer véritablement dans cette évolution", estime Christophe Eschenbrenner, directeur commercial de l'activité Marketplace Enterprise, une place de marché ouverte qui propose des services de fabrication à la demande, au sein de Dassault Systèmes.

Pour Nicolas Aubert, au-delà de la notion de confiance, les entreprises veulent surtout "être aidées pour qualifier leur production, leurs produits, afin de voir concrètement comment peut s'effectuer cette transition pour intégrer davantage l'impression 3D dans la chaîne de valeur. Selon une de nos études de 2019, l'investissement conséquent et le manque de connaissance sont les deux freins au développement de l'impression 3D. C'est pourquoi nous avons mis en place une activité de conseil sur ce plan". La mutation et la démocratisation de ce mode de production passent aussi par des programmes de formation à proposer aux différentes structures, tels que les IUT, les écoles d'ingénieurs.

L'un des freins dans l'Hexagone semble aussi se situer au niveau du manque de coordination nationale sur le sujet : "La création d'un institut national sur la fabrication additive serait souhaitable. Les grands industriels, pris individuellement, ont des initiatives intéressantes, à l'image du groupe Air Liquide et de son projet FAIR, qui montre que la fabrication additive peut être pertinente pour les productions d'échangeurs réacteurs dans des conditions économiques et techniques viables, notamment pour des systèmes de chauffage. Les pouvoirs publics doivent accompagner les initiatives, contribuer à rapprocher les acteurs ayant des intérêts communs", explique Alain Bernard.

Un terrain favorable à un nouvel essor

À l'heure où la relocalisation d'activités et la réduction des circuits d'approvisionnement font débat, le marché de l'impression 3D s'ouvre à de belles perspectives. "Les cycles courts, la réduction des délais, l'intégration de l'innovation... Tous ces sujets plaident en sa faveur", assure Christophe Eschenbrenner.

Dans le secteur pharmaceutique, l'impression 3D n'est pas adaptée à la production en masse de paracétamol, par exemple. Mais la fabrication de médicaments de niche et de produits dans le cadre de projets de recherche pharmaceutique reste des domaines compatibles.

NChristophe Eschenbrenner

"Nous sommes face à d'importants développements sur des marchés de produits spécifiques, comme dans l'aéronautique où un équipement de pointe peut prendre plusieurs jours à être fabriqué, et sur des marchés de volumes, tels que celui des appareils dentaires", poursuit Christophe Eschenbrenner. "L'un des grands défis consiste à savoir comment faire évoluer son écosystème au sens large, en intégrant des sites de fabrication internes, ses fournisseurs préférés ayant des contrats spécifiques, des fournisseurs ponctuels auxquels recourir pour des achats ponctuels. Les services achats ont besoin de compléter leur référentiel de fournisseurs. Par l'intermédiaire d'une plateforme comme la nôtre, on peut facilement trouver un fournisseur parfaitement adapté à un besoin, dans un autre pays, en un temps donné."

L'impression 3D d'éléments métalliques constitue l'une des récentes innovations suscitant d'importantes attentes : "La finition est impressionnante, mais les coûts restent exorbitants. Pour obtenir une très haute précision, la fabrication reste très lente. Or, la rapidité peut être un critère déterminant, ce qui représente un facteur limitant pour ce type d'impression", relativise, de son côté, Franck Migeon, président de la société de sous-traitance de pièces en plastique INR.

Lire la suite en page 3 : Une évolution lus qu'une révolution / En phase avec les développements RSE / Quand l'impression 3D bonifie les places de marché


 
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Mathieu Neu

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