Digitalisation des achats: une opportunité pour 81% des directions
Une enquête Ivalua menée auprès de 321 entreprises dans 29 pays montre que les directions considèrent la digitalisation de la fonction achats comme une opportunité à 81%. Et ce qu'ils sont les plus enclins à digitaliser sont les aspects opérationnels et transactionnels, mais aussi stratégiques.
Je m'abonneLes directions achats et la transformation digitale. Ivalua a mené l'enquête de par le monde. Elle a sondé 321 entreprises dans 29 pays, dont 62% de directions achats*. Des grands comptes, pour l'essentiel, dont 45% qui réalisent un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros). Bref, Ivalua a sondé du lourd! Et les résultats obtenus sont sans appel : la digitalisation de la fonction achats est vue, pour 81% comme une opportunité. 14% des sondés la voient comme un challenge et 5 % seulement, comme une menace. S'il retient "l'enthousiasme des directions achats pour ce qui est digital", Gérard Dahan, général manageur Ivalua EMEA, se dit surpris par ce 5%. "Je pense que c'est culturel et que la jeune génération sera plus à l'aise avec ces outils. Et c'est bien notre rôle d'éditeur d'accompagner les directions achats pour qu'elles le voient comme une opportunité."
"Pour moi, la digitalisation des outils est clairement une opportunité", a commenté Sylvie Noel, directrice achats de Covea, lors de la journée Ivalua OnAir organisée début octobre par Ivalua. "C'est plus d'efficacité des équipes, un gain de performance dans les relations et une meilleure communication entre les équipes, les fournisseurs et les directions métier." Et d'expliquer que les achats de Covea ont gagné en agilité "depuis que tous les appels d'offres passent par la plateforme et que tous les échanges avec les directions métiers et les fournisseurs sont également gérés par le biais de cette même plateforme."
Les fonctions digitalisables
Toutes les fonctions ne semblent toutefois pas "digitalisables". A la question "Quels aspects de la fonction achats êtes-vous le plus enclin à digitaliser?", ils furent 75% à répondre les aspects opérationnels (récurrents, non stratégiques) et 71%, les aspects transactionnels (facturation, paiement, etc.). Plus surprenant, ils sont 51% à accepter de digitaliser les aspects stratégiques (gestion du risque, analytique, prévisionnel, sourcing stratégique). Sans surprise, par contre, le relationnel (21%) et le juridique (16%) restent loin de la digitalisation.
Invités à désigner leurs priorités en termes de transformation digitale, les directions achats ont classé le "SaaS/Cloud" en premier, suivi du big data, de la mobilité et des médias sociaux, sachant que leur intérêt fort pour les trois premiers items a déjà conduit à des prises de décisions, en cours de concrétisations ou à venir. Mais "c'est dans les tuyaux", comme on dit. Parent pauvre, voire très pauvre de tout cela, les médias sociaux qui ne sont pas considérés comme prioritaires. L'intérêt est même faible. C'est donc le néant côté réflexion stratégique et a fortiori, pour le déploiement opérationnel.
* Questionnaire administré de mai à septembre 2015 par mail.
Focus sur : les solutions SaaS
Les directions achats reconnaissent bon nombre d'avantages aux solutions achats en mode SaaS sur le métier. En premier lieu, ils estiment que ces solutions créent de nouvelles propositions de services aux directions métiers (à 91%), une amélioration de la qualité de service fournie aux directions métiers (pour 85%) et une amélioration de la collaboration et de la qualité des relations fournisseurs (à 81%). Ils sont 63% à penser qu'elles permettent la "mise à disposition de nouvelles sources d'informations internes et externes. Les autres impacts reconnus sont l'accélération de l'innovation achats en éliminant les barrières technologiques (60%), l'amélioration de la performance et de l'agilité des directions achats (57%) et l'amélioration de la collaboration entre les achats et les parties prenantes (53%).
Le mode SaaS a séduit Covea: "J'ai beaucoup apprécié pouvoir mettre rapidement en place notre plateforme sans avoir à dépendre de l'informatique, sauf sur l'aspect sécurité", a commenté Sylvie Noel. Pour moi, les bénéfices sont clairs: un accès rapide aux innovations, la modularité, le coût, la facilité/rapidité de déploiement, la connexion et interfaçage aisés."
Focus sur : le Big data
La bonne nouvelle, c'est que la gestion du big data fait partie de la stratégie achats de 59% des sondés. Quand à ceux qui ne l'ont pas intégrée, 18% déclarent qu'elle en fera prochainement partie dans un délai de deux ans. Pour les convaincus, le big data permet de mieux analyser ses dépenses et d'identifier des sources d'économie (52%), mais aussi de prédire, analyser et mieux gérer les opportunités sur le marché fournisseurs (42%). Ils sont 18% à déclarer que le big data permet d'améliorer l'efficacité et l'agilité des organisations achats. Etrangement, ils ne sont que 9% à trouver que le big data permet de prendre des décisions fondées sur des données probantes...
Les directions achats en sont plus que conscientes: la puissance du big data est un vrai support dans la relation fournisseurs. "La direction achats de Covea fait un focus sur la gestion des fournisseurs et nous veillons particulièrement sur leur santé financière. Le big data a une vraie utilité en la matière", a souligné Sylvie Noel. Et plus il y aura de données, plus les outils permetttront une bonne visibilité aux directions achats. "Nous allons intégrer de plus en plus de données dans nos outils et créer des partenariats avec des fournisseurs pour mieux collecter ces données, mais aussi mieux les exploiter", abonde Gérard Dahan.
Focus sur : la mobilité
55% des décideurs interrogent ont indiqué que leurs équipes n'ont pas accès aux outils e-Achats via des technologies mobiles. 26% disent que l'accès et partiel et... 19% répondent que leurs équipes ont accès aux outils e-achats via des technologies mobiles. Quand les équipes y ont accès, c'est à 52% pour aller sur le workflow de validation (DA, notes de frais, etc), à 38% pour la création de demande d'achats, à 32% pour consulter l'analyse des dépenses, à 29% pour la saisie des notes de frais et de la saisie des évaluations fournisseurs. A 24% pour la création d'analyses de dépenses et à 14% pour la création d'analyse performance fournisseur et la consultation de fiches fournisseurs. "Nous sommes de plus en plus itinérants et nos patrons ont besoin que nous puissions faire des validations sur tous types de devices...", a souligné Sylvie Noel.
Focus sur: les médias sociaux
Les médias et réseaux sociaux font encore peu partie de la stratégie achats des services achats. "C'est un peu la cinquième roue du carrosse", a commenté Gérard Dahan. 65% des sondés répondent qu'elle n'en fait pas partie. 22% les ont intégrés et 13% vont le faire dans les prochains 18 mois. "Nous y viendrons probablement plus tard", a commenté Sylvie Noel, "mais pour l'heure, nous manquons de maturité; nous n'avons pas toutes les passerelles et la qualification associée."
"C'est à nous, éditeurs, d'associer ces plateformes aux outils afin qu'ils puissent intégrer et exporter de la donnée. Il nous faut créer de nouvelles applications pour ces réseaux afin qu'ils aient une utilisation achats. C'est dans notre map produits. En la matière, je pense que nous allons créer la demande en démontrant les implications des médias sociaux dans nos métiers", commente Gérard Dahan.
Sans surprise, le réseau social le plus couramment exploité par les décideurs achats est LinkedIn (50%). Twitter n'arrive qu'en deuxième position (23%) et Facebook en troisième position (18%). Les autres sont à la marge, ou presque.