Anticiper l'arrêt du Réseau Téléphonique Commuté et trouver les meilleures solutions alternatives
La téléphonie traditionnelle utilisée par 70% des entreprises françaises, est amené à disparaître à l'horizon 2021. Il n'y a pas de temps à perdre pour mettre en oeuvre des solutions alternatives. Les conseils de François-Xavier Plantain, senior consultant spécialisé en télécoms chez Ayming.
Je m'abonneEn février 2016, l'ARCEP1 a annoncé avoir "engagé des travaux multilatéraux dans la perspective de l'arrêt du Réseau Téléphonique Commuté (RTC)". Dans la foulée, Orange, l'opérateur historique, a confirmé l'obsolescence des équipements du réseau et le désengagement progressif des équipementiers vis-à-vis de cette technologie. La fin de la téléphonie analogique et des accès numériques (RNIS2) est actée. "À l'avenir, téléphones mais aussi fax, flux particuliers comme la monétique, télé-relèves, alarmes, standards à accès RNIS et tous terminaux reliés "aux prises en T" ne répondront plus", explique François-Xavier Plantain, senior consultant spécialisé en télécoms au sein du cabinet de conseil Ayming.
Et d'expliquer que, "pour éviter le Big Bang que représenterait la cessation tous azimuts d'une technologie présente sur l'ensemble du territoire et utilisée par plus de 70% des entreprises, l'ARCEP a donné un préavis de cinq ans à Orange qui a depuis livré un calendrier précis des opérations. La cessation se fera par étapes : la fin de la commercialisation des lignes analogiques est programmée pour fin 2018. Celle des lignes RNIS pour fin 2019. Puis, on assistera à la mise hors service de l'ensemble des accès, progressivement par zone géographique, à partir de 2022.
Toute progressive qu'elle soit, cette migration va avoir un fort impact pour les entreprises, multi-sites en particulier". L'anticiper et trouver les meilleures solutions alternatives à mettre en place est donc aujourd'hui une priorité.
Infrastructures téléphoniques : tout mettre à plat pour rebondir
Pour une entreprise, gérer deux technologies totalement différentes impacterait fortement ses coûts de téléphonie fixe. Afin de ne pas subir de plein fouet cette transformation technologique, cette période de préavis pour le RTC est le moment idéal pour remettre à plat ses infrastructures téléphoniques. Alors par où commencer ? Les conseils de François-Xavier Plantain:
- Dresser l'inventaire précis des accès et des usages de l'ensemble de son parc actuel. Cette cartographie des usages permettra, pour chaque accès, de trouver la meilleure solution IP3. D'ailleurs, il est fort probable que certains accès ne correspondent plus à aucun usage spécifique, une opération de nettoyage du parc s'imposera alors.
- Identifier les besoins spécifiques de son entreprise. Les opérateurs, mais également certains intégrateurs, proposent en effet un panel de solutions variées sur IP : de la solution 100% managée dans le cloud du prestataire à une solution intégrée et gérée par l'entreprise, la technologie IP peut s'adapter très finement au besoin de l'entreprise.
- Anticiper les différents upgrades nécessaires pour faire transiter les flux voix sur le réseau de l'entreprise. Par exemple, pour les entreprises dont les sites distants sont connectés au réseau via un accès ADSL, il sera impératif de migrer vers une solution symétrique (SDSL) car le débit asymétrique ne permettra pas d'assurer la qualité nécessaire pour le transit de la voix.
- Enfin, envisager également certains usages non présents dans l'entreprise avant la mise en place de la nouvelle architecture. Un environnement IP peut faciliter la mobilité de l'employé via des outils collaboratifs. Par exemple, dans une société où le nombre de terminaux par collaborateur est de plus en plus important (téléphone fixe, téléphone mobile, ordinateur, tablette), un système de communications unifiées en facilitera la gestion. Ces plateformes qui unifient l'ensemble des communications comme la voix, la visioconférence et la messagerie instantanée permettent de collaborer plus efficacement via un indicateur de présence.
Des solutions multiples, innovantes et opérationnelles
Les systèmes de communication reposant sur une technologie IP permettent de rendre le travail quotidien plus efficace et opérationnel via des fonctionnalités au service du collaborateur. Ainsi, un collaborateur qui bénéficie de l'option click and call peut se mettre en relation téléphonique d'un simple clic sans avoir à composer le numéro. De même, la softphonie (utilisation d'un logiciel pour faire de la téléphonie par Internet via un ordinateur plutôt qu'un téléphone) permet au collaborateur d'avoir accès à sa boîte mail, ses applications métiers, mais également d'émettre et recevoir des appels depuis un seul terminal.
"La fin du RTC n'est pas une menace mais une réelle opportunité pour les entreprises, notamment les multi-sites", précise François-Xavier Plantain. "Accompagner le mouvement, dès maintenant, leur permettra d'assainir leur parc et de le redimensionner correctement par rapport aux besoins. Autre aspect positif, le gestionnaire télécoms n'aura pas in fine à gérer plusieurs équipements mais une solution globale pour l'ensemble des sites. Cette mutation technologique aura également un impact sur les budgets télécoms. Car même si les investissements initiaux peuvent être conséquents, les entreprises pourront s'affranchir des coûts d'acquisition et de maintenance du parc des PABX4. "
"Le développement de ce type de solutions informatiques fiables, sécurisées et communes à l'ensemble des salariés", conclut-il, "favorise la mobilité et la réactivité des entreprises. Un enjeu de taille dans notre monde en perpétuel mutation !"