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Le cloud, une solution d'avenir?

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Le cloud, une solution d'avenir?

Si le marché migre massivement vers des solutions cloud, les acheteurs et les DSI ne semblent pas encore prêts à mettre la tête dans les nuages. Arguments, contre-arguments... À vous de vous faire une idée.

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Les acheteurs et les éditeurs s'accordent au moins sur un point: tout déploiement concernant le système d'information est considéré comme un "projet de transformation pouvant impacter plusieurs fonctions au sein de l'entreprise et devant obtenir un soutien significatif du management, afin que sa mise en oeuvre soit une réussite". C'est le premier enseignement du Guide 2015 des SI Achats publié par le Cdaf et Deloitte un an après le lancement d'un club réunissant plus de 70 professionnels. Pour obtenir un tel engagement unanime, la solution pressentie doit s'inscrire dans le cadre de la stratégie d'entreprise et offrir un retour sur investissement.

Globalement, les acheteurs estiment que les projets SI sont trop longs, trop complexes et souvent très coûteux. Ils semblent attendre des éditeurs des réponses innovantes en matière de prise en main et d'intégration. Dans le Guide des SI Achats, mentionné plus haut, ces derniers soulignent, quant à eux, "la nécessité pour certains clients de mieux s'aligner avec les standards du marché, de s'orienter davantage vers des solutions en mode SaaS et de réduire leurs souhaits en matière de demandes spécifiques".

La question est de savoir si le cloud constitue une vraie solution d'avenir et si les craintes des acheteurs sont légitimes. Dans son ­rapport annuel sur le cloud, Verizon apporte un élément de réponse: 69% des entreprises notent que le SaaS leur a permis de restructurer un ou plusieurs processus métier. De plus, celles qui ont migré leurs charges de travail stratégiques dans le nuage ont constaté une amélioration de leurs opérations: 88% y ont trouvé une meilleure réactivité en réponse à leurs besoins et 65% une amélioration globale de leurs opérations.

Si, en 2014, 71% des directions des achats indiquaient utiliser des ERP afin de gérer et de traiter leurs ­données, 25,6 % d'entre eux s'inquiétaient, dans le même temps, de la sécurisation des informations(1).

(1) Enquête Demos menée entre juillet et septembre 2014 auprès de 252 acheteurs.

Des inquiétudes fondées?

À l'heure de la généralisation du SaaS, de nombreuses questions restent en suspens, pouvant justifier cette frilosité et cette inquiétude face au cloud. "Les services concernés ont peur de stocker leurs données, plutôt sensibles, sur des serveurs souvent hébergés à ­l'étranger. En tant que garants du risque fournisseur, ils doivent redoubler de vigilance au moment d'opter pour un système d'information", mentionne le ­spécialiste de la formation professionnelle Démos.

En 2014, seulement 10% des directions des achats s'étaient engagées dans un investissement portant sur du cloud. Néanmoins, le Guide 2015 des SI Achats pointe un changement de posture. Selon ses auteurs, "l'émergence de ce mode d'utilisation permet aux ­organisations de transformer les dépenses d'investissements en dépenses opérationnelles".

"Le cloud computing présente des avantages business ­indéniables en termes d'agilité, de flexibilité, de réduction des coûts ­d'exploitation, mais l'une des caractéristiques majeures de ce modèle est sa capacité à transformer les ­ressources IT (puissance de calcul, stockage, réseau, applications) en biens de consommations fongibles, complète Catherine Nohra China, fondatrice et CEO de B2Cloud. Or, si les ­fournisseurs de cloud actuels peuvent délivrer des solutions de stockage, de traitement de l'information ou de calcul, ces services sont encore, pour la plupart, facturés en mode "pay as you grow" et non à l'usage "pay as you use". Par ailleurs, ils ne sont toujours pas évalués par rapport à des mesures de référence, même si l'Union européenne ­travaille sur ce point (...). Apporter de la transparence au cloud qu'il s'agisse de prix, de qualité de service, ­d'engagement contractuel, sera bénéfique à tout ­l'écosystème: les fournisseurs, les utilisateurs de services et les acteurs de la chaîne de distribution."

Ces solutions, également appelées On demand, permettent de réduire les coûts d'exploitation, de maintenance et d'installation, mais pas ceux liés à de la formation (prise en main) ou du paramétrage. En outre, elles ne manquent pas d'attraits en termes d'usage, d'accessibilité et de fiabilité. Le cloud offre la possibilité de mesurer l'efficacité du service rendu par l'éditeur et pourrait même inciter, selon le Guide 2015 des SI Achats, certains acheteurs à adopter des modes de consommation à la carte, en acquérant des briques SI (ou modules) activables à la demande.

Enfin, les prestataires auraient progressé dans la mise au point de leurs offres, notamment en pratiquant des tarifications au plus juste, qui reposent sur le nombre d'utilisateurs et la couverture fonctionnelle. Le coût des services cloud serait en baisse, à la faveur de la concurrence féroce à laquelle se livrent les grands acteurs du marché, tels Google, Microsoft ou Apple. Voilà peut-être de quoi rassurer des ­acheteurs qui restent cependant dubitatifs, dès lors que la question du ROI (deux à trois ans) se pose.

Les économies à réaliser sont également à rechercher dans la mutualisation des ­services et des infrastructures, dans le cadre du cloud public. Directions des achats et DSI doivent travailler main dans la main lors de l'initiation d'un tel projet. Or, il semble qu'elles aient encore du mal à s'y résoudre, selon Johnny Da Silva, directeur de la ­division cloud chez Linkbynet, un prestataire d'infogérance. Dans une tribune relayée par le site de la Cloud Week Paris, un événement organisé par EuroCloud, l'association des acteurs du cloud, il écrit que "la DSI ne maîtrise plus ce phénomène, ­également appelé Shadow IT, qui conduit à une consommation de services cloud en tout genre, ­d'ailleurs souvent perçus aux yeux de l'utilisateur lambda comme ­beaucoup plus adaptés à ses besoins que la solution IT groupe". Il semble donc que la bataille du cloud soit encore loin d'être gagnée et que les entreprises doivent encore évoluer avant de faire migrer leurs achats IT en mode SaaS.

>> Pour aller plus loin, consultez l'article "Le cloud : eldorado de la gestion de contrats automatisée?"

 
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