Marché des éditeurs de logiciels : les émergents de plus en plus indépendants
Face à la révolution du SaaS, les éditeurs n'ont eu d'autre choix que de s'adapter. D'où de nombreux rachats autour de 2010.
Je m'abonneFace à la révolution du SaaS, les éditeurs n'ont eu d'autre choix que de s'adapter. C'est ainsi que le marché des éditeurs de logiciels fut le théâtre de nombreux rachats autour de 2010. Citons en vrac SAP, qui a racheté Concur (2014) et SuccessFactors (2011), Oracle qui a acquis Hyperion (2007)... " Pour bénéficier d'une nouvelle expertise, les éditeurs d'une certaine taille rachetaient des acteurs spécialisés ", précise Claire-Marie de Vulliod, director and market leader dans les technologies liées aux ressources humaines au CXP. À cette époque, dès qu'un petit éditeur innovant sortait de terre, il se faisait racheter par Oracle ou SAP. Ce qui permettait aux premiers de valoriser leur innovation au prix fort et aux seconds de continuer à exister.
Une tendance qui a décéléré ces dernières années, les éditeurs innovants se rendant compte du potentiel de leurs sociétés et souhaitant les conserver le plus longtemps possible. " Les éditeurs qui arrivent à émerger aujourd'hui sont très innovants et valent rapidement trop cher ", conclut François Bouchery, responsable offre SIRH et EPM chez Umanis.
Quelques chiffres sur le marché des logiciels
1 300 éditeurs sur le marché français
12,4 Mds € de CA 2015 pour les éditeurs français
17 % des entreprises ont désormais leur ERP dans le cloud
SAP, Oracle et Microsoft dominent le marché européen
Salesforce, Workday, Anaplan : les disrupteurs du marché
L'exemple des solutions e-achats : éditeurs historiques et entrants
Le vrai défi, pour les éditeurs, est de rendre les logiciels intuitifs au point d'être transparents pour les utilisateurs occasionnels. "Il faut apprendre à s'interconnecter pour mieux répondre aux nouveaux modèles basés sur l'économie d'usage. Et c'est là l'avènement du cloud", estime Patrick Chabannes, solution senior strategist chez Determine. Les éditeurs vont devoir évoluer. C'est en marche. Les services sont de mieux en mieux connectés, les plateformes se parlent. EcoVadis et Tradeshift, par exemple, sont des clouds ouverts aux éditeurs tiers, capables d'intégrer n'importe quelle solution selon le besoin client. "Développer une nouvelle application cloud est risqué, pour un éditeur installé, car il doit tout refaire, mais c'est incontournable", juge Patrick Chabannes. Determine s'est ainsi doté d'un cloud en 2010, Ariba a mis quatre ans à transformer son offre, Basware a racheté une société pour y parvenir. Coupa fonctionne également en cloud, qu'il enrichit trois fois par an à dates fixes. Ivalua et SynerTrade vont sans doute devoir y venir. La mutation est en cours . D'autant que les nouveaux entrants intègrent d'emblée ces nouveaux modes d'utilisation issus du Web 2.0. C'est le cas d'Axiscope, par exemple, qui propose une plateforme procure-to-order (la partie facturation sera prête d'ici la fin de l'année) pour travailler la relation fournisseur/acheteur/prescripteur en mode collaboratif ou de Tradeshift qui va même jusqu'à proposer une plateforme ouverte aux éditeurs tiers. Ces entrants se positionnement comme des compléments des offres existantes. Cela tient sans doute au fait que, bien qu'elles soient très intuitives, ces solutions n'ont pas (encore ?) la même profondeur en termes de fonctionnalités que les outils historiques. Il n'empêche que les plateformes collaboratives challengent l'ensemble du marché de l'édition et séduisent de plus en plus.