Achats de prestations intellectuelles: 4 leviers pour tirer le meilleur parti des plateformes
Alors que la collaboration entre les entreprises et ces nouveaux acteurs n'en est qu'à ses débuts, voici quatre leviers pour optimiser les pratiques et tirer le meilleur parti de ces partenaires.
Je m'abonneLes pratiques en termes d'achat de prestations intellectuelles ont été bouleversées par l'arrivée des plateformes de travail indépendant. Elles se positionnent comme des partenaires pour les entreprises ; flexibles et réactives, elles sont capables d'identifier au sein de leur réseau le ou les profils ayant les compétences et l'expérience adaptées aux besoins des organisations, et ce, le plus rapidement possible.
Le développement de ces plateformes est une réponse à deux défis majeurs auxquels font face les entreprises : la diversification du travail et un besoin croissant de talents hautement spécialisés au sein des organisations. Alors que la collaboration entre les entreprises et ces nouveaux acteurs n'en est qu'à ses débuts, voici quatre leviers pour optimiser les pratiques et tirer le meilleur parti de ces partenaires.
- Réaliser un benchmark complet des acteurs. Aujourd'hui, une seule plateforme ne couvre pas l'ensemble des métiers de l'entreprise. Cette veille est donc nécessaire pour avoir un meilleur aperçu du marché et des acteurs qui couvrent les besoins en compétences externes de l'entreprise, définis en amont, en collaboration avec les directions métier et les ressources humaines. L'évaluation des plateformes sélectionnées doit permettre aux entreprises de s'assurer qu'elles répondent à leurs exigences en termes d'accompagnement et de services :
* Méthode de sourcing des candidats : en autonomie ou assisté par la plateforme, et si assisté par la plateforme, les méthodes utilisées
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* Procédures pour intégrer le réseau d'indépendants : ouvert ou sur évaluation des candidats
* Modèle tarifaire : tarif fixe ou pourcentage indexé sur le montant de la prestation
* Niveau de prestation : accompagnement administratif, (affacturage, gestion des frais, etc.) suivi de mission...
* Mode de contractualisation : entre deux parties (freelance et l'entreprise) ou trois parties (avec la plateforme, qui s'engage ainsi sur l'accompagnement, le suivi et le bon déroulement de la mission)
- Repenser l'appel d'offres de référencement au regard du benchmark réalisé. Il est utile de savoir comment et sur quel sujet challenger les acteurs, savoir quels sont les points d'attention et comment segmenter l'appel d'offres. Ainsi pour être en mesure de choisir le partenaire le plus adapté à ses besoins et à ses contraintes, l'entreprise doit faire évoluer son cahier des charges pour recueillir les informations clés (taux journaliers, liste des différentes compétences recherchées, taille du réseau, ...).
- Adapter le contrat cadre. Les plateformes se voient souvent proposer des contrats cadres d'ESN ou de cabinets de conseil qui ne sont pas adaptés à leur modèle. Ils doivent être en ligne avec les spécificités liées à l'implication de sociétés tiers - les travailleurs indépendants - en autorisant la sous-traitance de la plateforme. Les délais de paiement sont un autre exemple de point à adapter pour respecter les contraintes des freelances.
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- Donner les clés aux équipes de direction pour tirer le meilleur parti de ces plateformes. Pour optimiser ce travail de référencement, les clients internes doivent prendre connaissance de ces acteurs et de leur fonctionnement afin d'être en mesure de les utiliser à bon escient et en temps imparti. Organiser des workshops avec les équipes de direction et réaliser des comités de pilotage réguliers avec la plateforme sont des outils à disposition de l'acheteur pour optimiser la collaboration avec ces nouveaux partenaires.
Par Clément Eymard, directeur France et International chez Comatch. Il a débuté sa carrière au sein du groupe Essilor en 2008, société dans laquelle il a occupé différentes fonctions dans les directions marketing et commerciales. Après un MBA à l'ESCP en 2014 et une nouvelle expérience au sein d'un grand groupe, Klépierre, il rejoint Comatch en 2017 à Berlin pour le lancement de son activité en France.