Comprendre le potentiel des "nouvelles technos" et des solutions achats et supply pour créer plus de performance
L'automatisation des tâches, l'analyse des données, la visualisation des données, les places de marché, les assistants d'approvisionnement, les appels d'offres automatiques, la négociation automatique des contrats, l'optimisation des flux... sont d'autant de nouvelles fonctionnalités à appréhender et prioriser.
Je m'abonneLaurent Leschi, fondateur, et consultant en achats et supply chain, de Leb Management, nous propose une série d'articles sur le thème "Maximiser l'atteinte de performance financière et extra-financière grâce à la transformation digitale des activités achats et supply chain". Cette série est composée de quatre articles décrivant la stratégie : sa raison d'être, son contenu, son processus et les facteur clé de succès : "Article 1 : La raison d'être d'une stratégie de digitalisation achats ou supply chain", suivi de "Article 2 : Le contenu de la stratégie de transformation digitale achats ou supply chain", suivi de l' "Article 3 : Comment élaborer puis exécuter la stratégie de transformation digitale des activités achats ou supply chain" et de l' "Article 4 : Les facteurs clé de succès".
A cette série, sont adjoints des articles détaillant certains aspects les moins appliqués. L' "Article 5 : CPO de leader du changement (développement du facteur clé de succès)" suivi de celui d'aujourd'hui: "Article 6 : l'analyse des acteurs du marché" et d'un futur "Article 7 : Comment sélectionner et négocier l'acquisition d'une solution achats ou supply chain et de son déploiement".
Voici donc ce sixième opus:
Bien comprendre le potentiel des "nouvelles technologies" et du marché des solutions achats et supply chain afin de créer plus de performance
Les "nouvelles technologies" ? Pas que l'IA ! C'est quoi l'IA ?
Une définition répandue est de décrire l'intelligence artificielle (IA) comme un ensemble d'algorithmes dont le fonctionnement et la finalité sont de reproduire ou imiter les capacités cognitives des êtres humains. La structure la plus répandue décompose l'IA en 6 domaines : l'apprentissage automatique (Machine Learning ou ML), le traitement automatique des langues (Natural Language Processing ou NLP), la communication, la vision, la planification et l'optimisation, la robotique. Parmi les applications les plus connues il y a : les traducteurs, les classifications, l'extraction d'informations, l'interface homme/machine, la reconnaissance faciale, la robotisation des processus (RPA), les chatbots, l'intelligence prédictive, la décision augmentée. A côté de l'IA, il est important de comprendre ce que sont et ce que permettent de réaliser le Big Data, la 5G, l'IoT (internet des objets), la Blockchain et les nouvelles générations d'API (Application Programming Interface ou interface de programmation d'application).
Comprendre en quoi ces "nouvelles technologies" peuvent contribuer à dégager plus de performance financière et extra-financière
La première ambition de la bonne compréhension des "nouvelles technologies" est d'identifier et formuler les nouvelles sources et nouveaux objectifs de performance financière et extra-financière. Ensuite, il s'agit d'évaluer le potentiel de ces technologies sur la transformation du modèle opératoire - organisation, processus, missions et compétences - mais aussi la gestion des données comme autant de leviers de performance. Troisièmement, les méthodes historiques de gestion des projets IT/IS sont amenées à être adaptées afin d'englober la dimension de transformation des nouvelles "capabilités" et notamment décider plus vite qu'auparavant. Enfin, une telle connaissance du marché permettra de sélectionner au meilleur coût d'acquisition pour la plus grande valeur ajoutée ("value for money") pour l'entreprise les solutions et les intégrateurs.
Quelles nouvelles fonctionnalités et quand les déployer ?
Les noms des grandes fonctionnalités sont souvent cités. Au-delà des termes, il est essentiel de bien comprendre ce qu'elles permettent de réaliser, notamment à travers l'IA embarquée dans les solutions qui seront acquises et le Big Data. La dématérialisation des processus est désormais la fonctionnalité la plus connue et ses avantages bien compris. L'automatisation des tâches, l'analyse des données, la visualisation des données, les places de marché, les assistants d'approvisionnement, les appels d'offres automatiques, la négociation automatique des contrats, l'optimisation des flux... sont d'autant de nouvelles fonctionnalités à appréhender et prioriser.
Cette compréhension va permettre de structurer puis faire évoluer la stratégie de digitalisation par vagues en fonction des priorités de l'entreprise : par exemple d'abord la dématérialisation des processus stratégiques et opérationnels (ex : S&OP, S2C, P2P, WMS) ; l'analyse et l'amélioration de des données internes (ex : prévisions de ventes, données clients, données fournisseurs) ; l'utilisation de base de données externes (ex : gestion des risques géopolitiques) ; l'optimisation de certains modules (ex : performance management, TMS) ; l'intégration de modules de RPA et d'aide à la décision ; l'utilisation de la Blockchain...
Lire la suite de cet article en page 2 : Comprendre le marché des solutions avec plus 500 éditeurs pour affiner la stratégie de digitalisation et augmenter le ratio "value for money" - / - "Ouvrir ses chakras" et ceux des parties prenantes à tous les niveaux sur le potentiel création de performance des "nouvelles technologies" et ce dès le début de la réflexion
Comprendre le marché des solutions avec plus 500 éditeurs pour affiner la stratégie de digitalisation et augmenter le ratio "value for money"
Il y a 20 ans il y avait une quinzaine de suites achats et une quinzaine de solutions supply-chain ou logistiques et de nombreuses entreprises développaient des solutions maison. Aujourd'hui il y aurait (je n'ai pas compté) plus de 500 éditeurs de solutions achats et supply-chain. Les identifier puis les sélectionner sont devenu un immense défi... à la hauteur d'une direction achats.
Voici un bref aperçu marché des solutions achats. Il y a les éditeurs d'ERP, comme SAP, Oracle, IFS ou Microsoft Dynamics qui proposent les fonctionnalités achats et supply-chain de base qui peuvent suffire dans certains cas. Certains édieurs d'ERP ont aussi développé ou acquis des solutions achats ou supply-chain comme SAP Ariba et Oracle Procurement Cloud. Il y a les fournisseurs de suites complètes comme Ariba, Basware, Coupa, Esker, GEP, Ivalua, Jaggaer, Synertrade, Tradeshift, Zycus, le français iSYBUY. Il y a les éditeurs de solutions de niche qui proposent un "module" comme la gestion de la performance achats avec Per Angusta, l'analyse des coûts comme Easy Cost ou Siemens Teamcenter. Les solutions de gestion des données comme Silex. Il existe des modules de places de marché internes comme Izberg, Mirakl, Proactis, Wizaplace, Bebook. Il y a les places de marché externes comme Amazon Business, Lyreco (équipement de bureau), Manutan (équipement professionnel), RS Components (composants électronique). Il existe des solutions dédiées à la planification et la gestion de certains services comme DirectSkills et GoJob pour l'interim ou comme AddWorking pour la sous-traitance. Il existe des solutions de sourcing comme ASKaFOX.
Enfin, il existe des solutions offrant des fonctionnalités multi-métiers, comme la contractualisation et la signature électronique pour le juridique, les ventes et les achats ou des solutions de notation RSE comme Ecovadis, Sedex, Dow Jones, Credit Safe, Orpheus pour les ventes, la finance, le juridique, les fusions & acquisitions, la gestion des risques, les achats.
"Ouvrir ses chakras" et ceux des parties prenantes à tous les niveaux sur le potentiel création de performance des "nouvelles technologies" et ce dès le début de la réflexion
En tant que leader de la transformation digitale des activités achats et supply chain (voir article précédent), le ou la CPO/CSCO doit rapidement s'approprier ce contexte et ces enjeux : les capabilités des "nouvelles technologies" sur les processus et les données ; un marché foisonnant de solutions digitales ; la recherche permanente de création de performance financière et extra-financière et l'opportunité d'amélioration / la nécessité d'évolution du modèle opératoire. Il ou elle se doit aussi de susciter l'intérêt puis l'appropriation effective par les parties prenantes - ses équipes, ses pairs, le comex, voire le conseil d'administration en lien avec le ou la CIO - pour les "nouvelles technologies" et les bénéfices attendus.
Dans le prochain article, je partagerai avec vous mes recommandations pour vous aider à sélectionner de telles solutions achats ou supply chain.