L'ARENH, un coup de pouce pour les achats d'électricité
La 13e édition du congrès Gazelec, qui s'est tenue en octobre dernier à Paris, fut l'occasion de faire un point avec plusieurs experts sur le dispositif de l'ARENH (Accès régulé à l'énergie nucléaire historique) et sur le marché de l'électricité en France.
Je m'abonneCréé en 2010 dans le cadre de la loi Nome, l'ARENH (Accès régulé à l'énergie nucléaire historique) permet aux fournisseurs alternatifs d'énergie d'avoir accès, à moindres frais, à une partie de la production d'électricité nucléaire d'EDF. En 2023, l'ARENH a été fixé à 42 €/MWh, pour une quantité disponible de 100 TWh. L'État aura toutefois la possibilité d'ajuster le volume à 120 TWh et d'augmenter son prix. Le coefficient de bouclage, lui, ne changera pas. "Cette année, l'ARENH a été annoncé de manière très tardive. Or, un acheteur se doit d'anticiper ses contrats. A moins de deux mois du guichet ARENH, les prix des marchés de gros sont aujourd'hui à 500 €/MWh, soit bien plus élevés que l'année dernière", a déploré Hélène Laroche Bonfils, responsable achats électricité et gaz du groupement Les Mousquetaires, lors d'une table ronde organisée le 12 octobre dernier dans le cadre du 13e congrès de Gazelec.
Par ailleurs, la question d'attacher les droits ARENH à un consommateur plutôt qu'à un fournisseur a été posée, notamment pour les consommateurs changeant de contrat en cours d'année. "La plupart des grands consommateurs sont calés sur des contrats annuels et il existe des contrats où les consommateurs ont quasiment un accès direct à leurs ARENH", informe Jérôme Wolff, directeur commerce & gestion de l'énergie au sein du fournisseur GazelEnergie. De son côté, Hélène Laroche souligne qu'aujourd'hui, le risque ARENH associé à la modulation est porté par les fournisseurs, diffus au sein de leur portefeuille. "S'il était supporté par un consommateur seul, cela serait plus difficile à gérer", estime-t-elle.
Une forte volatilité des prix de l'électricité
Les participants ont été unanimes sur un point : l'ARENH représente un coup de pouce pour les achats d'électricité, dans le contexte actuel de la flambée des prix de l'énergie. Dans l'Hexagone, le marché de l'électricité connaît une tension historique. "Les prix de l'électricité sont très volatils. Nous observons en France une différence de l'ordre de 100 €/MWh avec l'Allemagne. Inversement, les prix du gaz en France sont moins élevés qu'à l'extérieur", observe Timothée Furois, sous-directeur des marchés de l'énergie et des affaires sociales à la DGEC (Direction générale Énergie et Climat). Sur le marché de l'électricité, les prix devraient être particulièrement élevés au premier janvier 2023, avec une pointe en janvier dépassant 2000 €/MWh. "Sur le 2e et 3e trimestre 2023, la France possède les prix les moins chers d'Europe. Le marché laisse donc à penser que nous allons être surtout en grande difficulté cet hiver", détaille Dominique Jamme, directeur général de la CRE.
Hélène Laroche Bonfils (Les Mousquetaires) : "À moins de deux mois du guichet ARENH, les prix des marchés de gros sont aujourd'hui à 500 €/MWh, soit bien plus élevés que l'année dernière".
Jérôme Wolff (GazelEnergie) : "Il existe des contrats où les consommateurs ont quasiment un accès direct à leurs ARENH".
Timothée Furois (DGEC) : "Les prix de l'électricité sont très volatiles. Nous observons en France une différence de l'ordre de 100 €/MWh avec l'Allemagne".
Dominique Jamme (CRE) : "Le marché laisse à penser que nous allons être surtout en grande difficulté cet hiver".