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Fédération de la plasturgie: "Les acheteurs sont encore des cost killers sur le terrain et cela s'accentue"

Publié par Anne-Sophie David le - mis à jour à
Fédération de la plasturgie: 'Les acheteurs sont encore des cost killers sur le terrain et cela s'accentue'

La Fédération de la Plasturgie et des Composites rassemble et représente 3550 entreprises, soit plus de 129 150 salariés issus principalement de PME. Simon Philibert, le directeur des affaires économiques revient sur les grands enjeux du secteur et les relations avec les donneurs d'ordres.

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Quelles sont les problématiques de votre secteur ?

Notre activité est dépendante du prix du baril de pétrole. Le prix des matières plastiques a baissé un peu et il a rebondi très fortement en janvier/février puis augmenté de 50% en trois mois, alors que le pétrole a diminué de moitié. Ce qui pose de gros problèmes car nos donneurs d'ordres n'ont pas compris cette baisse. Ajouté à cela qu'une quarantaine de nos sites de production en Europe (40 sur 200) ont été déclarés en "force majeure" (événement extraordinaire sur sites de production). Cela a entraîné une dégradation des relations commerciales car, du jour au lendemain, ces sites n'étaient plus en mesure de produire de la matière.

Observez-vous un durcissement dans vos relations avec les donneurs d'ordres ? Les conditions d'achat se sont-elles durcies ?

Clairement oui. Les délais de paiement se tendent de plus en plus depuis un an environ. Les process d'achat se sont durcis dans de plus en plus de secteurs et dans certains jusque-là préservés comme le secteur pharmaceutique. Les pratiques abusives pointées par la Médiation inter-entreprises, nous les constatons sur le terrain au quotidien. Selon une enquête que nous avons menée en 2014 auprès de 290 entreprises du secteur, à la question " avez-vous constaté des mauvaises pratiques dans les relations avec vos donneurs d'ordres ? ", 63% ont répondu " oui " !

Et la liste de ces pratiques est longue : conditions générales d'achat (CGA) abusives, délais de paiement non respectés, pratique de " décomposition des prix ", modalités de commandes abusives, contrats à prix fermes, auto-facturation par le client, activités non rémunérées,...L'enquête a permis également de pointer l'émergence de certaines pratiques telles que des ruptures brutales et des modifications unilatérales de contrats, des transferts abusifs de technologie et de propriété intellectuelle et même des délocalisations du service achat de certains donneurs d'ordres à l'étranger leur permettant ainsi de contourner la loi française avec, par exemple, des délais de paiement allongés et des CGA différentes de celles du groupe donneur d'ordres.

Comment améliorer, selon vous, les relations avec les donneurs d'ordres ?

On peut se demander s'il n'y a pas un manque de coordination entre la stratégie de l'entreprise et ce qui est demandé aux acheteurs sur le terrain. Quid de l'indexation de leurs bonus ? Du turn-over de leurs références ? De la politique de l'entreprise ?

Mon sentiment aujourd'hui, et nous l'observons d'ailleurs chaque jour sur le terrain, c'est que les acheteurs sont encore clairement des " cost killers " et cela s'accentue. Nous pensons que la réalité du terrain vécu par les sous-traitants n'est pas suffisamment comprise et bien décrite.

 
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