Recherche

Les partenariats public-privé inquiètent la Cour des Comptes

Exemples de surcoûts à l'appui, Philippe Séguin rappelle que l'État peut emprunter à des taux inférieurs à ceux accessibles à ses partenaires privés, réalité trop souvent ignorée.

Publié par Florent MAILLET le
Lecture
2 min
  • Imprimer

C'est l'une des petites "bombes" du rapport annuel de la Cour des Comptes, dévoilé mercredi 6 février, et elle concerne la commande publique. Pour la première fois depuis les réserves du Conseil constitutionnel, en 2004, les partenariats publics-privés (PPP) sont clairement montrés du doigt par Philippe Séguin, le président de la juridiction financière. Créé par une ordonnance de juin 2004, le PPP est un contrat permettant à des opérateurs privés de concevoir et gérer des équipements publics. Séguin dénonce ainsi ces projets "qui consistent  à aller chercher des tiers financeurs et à bâtir des usines à gaz, en oubliant que celui qui emprunte pour le compte de l'État le fait à un coût plus élevé".

L'argument selon lequel ces montages allègent la dette publique est fallacieux, estime-t-il, en s'appuyant sur deux cas concrets. Le premier concerne le "pôle renseignement" du ministère de l'Intérieur (qui regroupe RG et DST), installé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) en 2005, "sans aucune étude précise ex ante du coût et des bénéfices attendus de l'opération". Loyer supérieur à l'estimation des domaines, valeur de l'immeuble surévaluée, travaux non prévus initialement : le bail avec option d'achat signé avec Icade (Caisse des Dépôts), propriétaire des lieux, coûtera 121 millions d'euros de trop à l'État, calcule la Cour des Comptes.

Second cas évoqué par la Cour : le centre des archives diplomatiques du ministère des Affaires Etrangères, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). L'autorisation d'occupation temporaire du domaine public, consentie là aussi à Icade, se traduit par 41% de surcoût à la charge du contribuable, estime la Cour. La Cour invite donc "à une réflexion approfondie sur l'intérêt réel de ces formules innovantes". Et Philippe Seguin de conclure : "De façon générale, on peut dire que l’État a fait preuve, dans toutes ces opérations, d’une myopie coûteuse".

HA Propos
sponsorisé
HA Propos : "Quand on achète 40 à 80% de son CA, les a…

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs

Vos prochains événements

Voir tous les événements

Voir tous les événements

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page