Réinventer la gestion des appels d'urgence
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NexSIS 18 - 112 : voilà le nom de code d'un projet capital en matière de sécurité civile, engagé par l'État, avec les SDIS, et l'appui de l'UGAP. Explications de Michel Monneret, directeur de l'Agence du Numérique de la Sécurité Civile.
Je m'abonneNexSIS 18 - 112 : voilà le nom de code d'un projet capital en matière de sécurité civile, engagé par l'État, avec les SDIS, et l'appui de l'UGAP. A savoir, la mise en oeuvre d'un nouveau SI des secours, unifié, propre à optimiser la gestion des appels d'urgence traités par les pompiers, en lien avec les SAMU et gendarmeries.
Initié par l'État suite à une étude de faisabilité produite en 2016, ce projet vise ni plus ni moins à implémenter un SI des secours de nouvelle génération, unifié pour toute la France ! Ainsi, une seule et même plateforme digitalisée sera en capacité de traiter, dès fin 2020, tous les appels à destination du 18 et du 112 spécifiquement opérés par les pompiers (c'est le cas dans 80 départements), en lieu et place de la mosaïque de systèmes utilisés aujourd'hui par les différents SDIS.
De quoi mieux fédérer, in fine, les 240 000 sapeurs-pompiers de France, en les aidant à mieux collaborer entre eux - comme des SDIS voisins, lors d'opérations en lisière de deux départements - ou encore en permettant une meilleure entraide en cas de dysfonctionnement ou d'appels massifs. Plus encore, cela favorisera le partage d'un même langage lors de leurs échanges réguliers avec la police, la gendarmerie et le SAMU. L'enjeu à la clé est de taille : pouvoir traiter plus efficacement les appels de détresse - environ 20 millions par an - des habitants, de nos concitoyens tout en supprimant les actes de recopie chronophages.
- Concrètement, quelles seront les avancées d'un point de vue technique ?
En favorisant un basculement de l'ère du téléphone à celle de la donnée, ce nouveau système va propulser la chaîne des secours dans l'univers du numérique, de la mobilité et l'interopérabilité. Comment ? En assurant l'inter fonctionnement de tous les centres de traitement des appels d'urgence de France (environ une centaine basée dans chacun des différents SDIS), et ce, grâce au recours l'intelligence artificielle, la visualisation des systèmes d'informations géographiques et l'exploitation et le partage massif des données - via la ToIP - avec les services opérationnels qui en ont besoin.
De quoi éviter in fine certains écueils propres à notre organisation traditionnelle : impossibilité d'affichage des appels en attente chez d'autres SDIS, transferts d'appels fastidieux pour les requérants sommés de réexpliquer leur problème auprès de différents opérateurs, double saisie des évènements dans plusieurs logiciels, etc. Or, désormais, tout sera automatisé !
- Quel rôle a joué l'UGAP dans un tel développement ?
Le rôle de la centrale d'achat, c'est de permettre de mobiliser rapidement - dans une totale régularité et sécurité juridique - des marchés publics sur étagère pour composer l'offre de service dont nous avons besoin.
Une expertise qui nous a permis d'entrer très concrètement dans la réalisation du projet. Et ce, en construisant, dès 2018, des démonstrateurs, (POC, Proof of concept) avec l'UGAP et le titulaire Open, de façon à faire valoir toute la pertinence d'un tel système dont la phase de développement industriel démarrera en juin 2019. De quoi tester, in fine, l'atteinte des défis technologiques que nous nous étions assignés, comme notamment le fait de pouvoir communiquer ensemble, entre plusieurs centres opérationnels.
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