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Voyages d'affaires : la sécurité au service de la sérénité

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La difficile localisation des voyageurs

Selon une étude BCD Travel, 56% des entreprises ne savent pas où sont leurs collaborateurs pendant leurs voyages d'affaires. Or, comment venir en aide à un collaborateur si on ne sait pas où il est ? "Il y a une réelle difficulté à maîtriser l'information : des collaborateurs peuvent être en déplacement professionnel sans qu'on puisse récupérer les données de réservation parce qu'ils ont privilégié une compagnie aérienne pour son programme de fidélisation", observe Michel Dieleman, président de l'Association française des Travel Managers (AFTM). La plupart des outils de localisation se base en effet sur le dossier de réservation.

Une solution avancée par Michel Dieleman : "faire en sorte que l'outil de traitement des notes de frais soit interfacé avec l'outil de réservation". Orange a décidé d'implémenter l'année dernière un outil simple d'utilisation pour inciter les collaborateurs à toujours l'utiliser pour leurs réservations de voyages. Pari gagné puisque 96% des transactions ont désormais lieu via cet outil.

L'éditeur de logiciels Concur a, quant à lui lancé un module qui permet de géolocaliser les collaborateurs qui l'acceptent et de leur envoyer des messages. De quoi localiser les collaborateurs qui ont réservé leurs voyages hors des circuits de l'entreprise. "Par ailleurs, des catastrophes peuvent concerner des collaborateurs qui ne sont pas considérés comme en déplacement professionnel", ajoute Emmanuel Vergé, directeur marketing de Concur. Une idée que partage Michel Dieleman : "On a tendance à focaliser sur les pays dits "à risques" en éludant les risques inhérents à tout déplacement, même sur le territoire national, et pourtant la responsabilité d'entreprise s'y exerce pleinement".

Quid de la responsabilité de l'employeur?

"L'obligation de sécurité de l'employeur est visée à l'article L. 4121-1 du Code du travail qui prévoit que l'employeur doit prendre "toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs", rappelle Me Emmanuel Daoud, avocat associé au sein du cabinet Vigo. Une obligation encore plus contraignante lors de déplacements à l'étranger puisque la jurisprudence considère que l'employeur doit assurer la sécurité de son salarié y compris pour les actes de la vie courante.

Lorsque la responsabilité de l'employeur est reconnue, la victime ou ses ayants droit bénéficient d'une indemnisation complémentaire. "Ce qui peut atteindre des montants considérables puisque l'employeur sera condamné à rembourser les sommes payées par la sécurité sociale au salarié mais également à indemniser l'intégralité du préjudice subi par le salarié", précise Me Daoud. A titre d'exemple, suite à l'attentat de Karachi, l'employeur a été condamné à payer au total plus de 765 000 euros aux victimes. "Dans l'hypothèse d'une condamnation pénale, les peines pourront aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour un homicide involontaire", rapporte Me Daoud.

Il semble par ailleurs compliqué de mettre en cause les différents prestataires qui ne sont soumis qu'à une obligation de moyens, contrairement à l'employeur qui a une obligation de résultats. "Une action est toutefois offerte à l'employeur sur le terrain de la responsabilité contractuelle. Il lui appartiendra de démontrer que la société a manqué à ses obligations contractuelles. Pour faciliter cette démonstration, il est important que l'employeur établisse un contrat écrit et précis avec la société de sécurité privée", conseille Me Daoud.

 
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Eve Mennesson

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