Travel manager ou voyageur d'affaires : qui est le patron ?
Le digital : défi et opportunité
La révolution digitale ne sert par pour autant uniquement de toile de fond aux évolutions du travel management. Elle incarne tout à la fois le principal défi du secteur et, potentiellement, son salut comme l'indique l'étude. La multiplication des canaux de réservation, l'émergence d'une nouvelle offre de prestations pléthorique, notamment estampillée "collaboratif" et, conséquemment, l'autonomie accrue des consommateurs de plus en plus au fait de l'offre contribuent à changer la façon dont les gens envisagent et consomment les voyages. Appliqués au domaine de la mobilité professionnelle, tout cela suffit à expliquer l'irrépressible essor de l'open-booking ainsi que l'on désigne la pratique de réserver une prestation hors du chemin battu de la politique voyage. Un phénomène qui menace aujourd'hui de par son ampleur jusqu'au modèle économique existant du travel-management, lequel repose, comme l'a rappelé sur le salon IFTM / Top Résa Julien Chambert, ex directeur des ventes et conseil chez Avexia Voyages, désormais à la tête du cabinet CBT Conseil, sur "l'échange de données entre acheteurs et fournisseurs pour obtenir des tarifs compétitifs".
L'open booking et le bras de fer qui oppose entreprises et salariés
D'où la nécessité de ramener sous le contrôle de l'entreprise les données "perdues" de l'open booking. A cette fin, travel managers et voyageurs défiants, adeptes de l'open booking, sont opposés dans un bras de fer de longue haleine qui ne semble pas prêt de fléchir. Au cours des seules deux dernières années, non moins de 32 % des entreprises interrogées par Acte Global et American Express Global Business Travel disent ainsi fait évolué leur politique voyage vers un modèle "moins flexible" vis à vis des canaux de réservation. A l'inverse, seulement 6 % du même panel d'entreprises ont fait la démarche de devenir plus flexibles sur la même période. Et cette tendance au durcissement promet de s'accentuer avec le temps. Les entreprises n'ayant pas encore pris position sur l'open-booking comptent, pour 19 % d'entre elles, prendre des mesures pour faire la chasse aux réservations hors canaux approuvés d'ici 1 à 2 ans, rapporte l'étude. A titre de comparaison, seules 11 % des entreprises projettent de faire la démarche inverse - c'est à dire évoluer vers plus de flexibilité sur ce point - sur le même laps de temps.
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