Quelle position pour les GDS et les TMC ?
" Aujourd'hui, les agences gagnent de l'argent sur les incentives des GDS. Si demain, les GDS évoluent d'un rôle de distributeur à un rôle d'apporteur de technologie (ce qui semble en train de s'amorcer), elles n'iront plus chercher la rémunération auprès des compagnies aériennes mais bien des agences de voyages. On assistera alors à une inversion des flux ", explique Julien Chambert. Seules les TMC qui feront l'effort technologique de se connecter à la NDC s'éviteront cette charge. Mieux, la NDC peut leur permettre d'apporter une véritable différenciation en termes d'offres, de vendre mieux ou plus de services additionnels. " Déjà, certaines TMC ont développé des places de marché capables d'attaquer les GDS et les compagnies aériennes et proposent ainsi une offre très challengée en agrégeant différents canaux de vente dans un seul package ", détaille Julien Chambert. La NDC sera donc un très bon moyen de vendre beaucoup plus de services, très en amont.
Quel effet cela aura-t-il pour le travel manager ? Car in fine, c'est toujours sur le client final que l'impact est le plus fort. " Que les TMC aillent capter directement les offres auprès des compagnies, pourquoi pas ? Mais n'y a-t-il pas là un risque de concentration du marché des TMC et, si on va plus loin, de perte de compétitivité et potentiellement de prise en otage des travel managers ? ", s'interroge Jérôme Bonnepart, travel manager chez Arkema et délégué des régions à l'AFTM.
Sur quel pied dansera le travel manager ?
À en croire les spécialistes du secteur, l'effet de concentration des agences de voyages arrivera de toute façon, soit par le biais technologique, soit par le biais de l'expertise conseil. En revanche, il n'y aura pas forcément de perte de compétitivité du simple fait que structurellement les agences n'auront plus du tout les mêmes types d'offres. " Elles ne pourront pas toutes intégrer et négocier de la même façon l'ensemble des services additionnels proposés par chaque compagnie aérienne ", rassure Julien Chambert. Cela peut changer la façon de vendre, d'acheter et de négocier l'aérien. Avoir une meilleure visibilité sur les services, les intégrer ou les interdire dès l'amont dans sa politique voyage va permettre au travel manager d'avoir plus facilement une vision du coût complet et de réduire les notes de frais. " Sur le prix d'un billet, il manque parfois jusqu'à 30 % du coût en raison des frais ancillaires. Or, plus les dépenses peuvent être intégrées en amont, meilleure sera la politique voyage. Elle n'en sera que mieux comprise et mieux suivie ", note Julien Chambert. Bien utilisée, la NDC pourrait donc être une opportunité pour le travel manager d'avoir une vision globale travel & expend et de faire évoluer son métier vers celui de mobility manager. " Une chose est certaine, il est essentiel de se saisir du sujet dès maintenant afin de se poser les bonnes questions et de pouvoir anticiper un minimum ", conseille Lucien Isnard, administrateur AFTM et coprésident du think tank Marco Polo.
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