Le master achats, maitre "à-tout"

Pourquoi faire un master achats ? « Un diplôme, un master, est toujours un choix judicieux pour renforcer son employabilité, notamment sur le marché français, explique Juliette Grynbaum, consultante achats au sein du cabinet de recrutement Robert Walters. De plus en plus, nos clients nous demandent des diplômes. » Olivier Wajnsztok, directeur associé de AgileBuyer et président de l'association des anciens élèves du MAI de Kedge Business School, abonde dans ce sens : « Avoir un master achats est absolument indispensable aujourd'hui. C'est le cas de la très grande majorité des acheteurs. Les entreprises aiment bien qu'ils aient un bagage théorique et académique sur les achats. C'est incontournable en termes de reconnaissance dans la profession. » Pour Juliette Grynbaum, l'importance accordée aux diplômes est une bonne nouvelle pour les acheteurs car cela prouve que leur fonction est reconnue comme stratégique. « C'est un investissement dans sa carrière professionnelle », poursuit-elle. La consultante en recrutement apporte cependant quelques nuances : « Pour ceux qui se dirigent plus vers l'industrie, vers des achats techniques, il est bon d'avoir une formation dans le domaine dans lequel on achète. En revanche, dans la banque, les assurances ou les services, le master achats devient presque indispensable. Une école de commerce avec spécialisation achats est cependant déjà très bien. Un background finances peut également être intéressant. »

Fondamentaux et dernières tendances

Le programme des masters achats est un subtil équilibre entre fondamentaux et nouvelles tendances. « Un master achats comprend une somme de basiques qui doivent toujours être présents, comme le processus achats, la négociation, les aspects juridiques ou la partie financière, explique Olivier Wajnsztok. Il aborde aussi ce qui est dans l'air du temps et qui doit être mis au goût du jour, comme les systèmes d'information, la RSE, ou l'intelligence artificielle. » Juliette Grynbaum ajoute : « Un master achats doit aussi permettre de comprendre la stratégie globale de l'entreprise. Ce sont ces compétences transversales qui vont faire la différence à l'embauche. » Dans les masters achats, ces différents enseignements sont assurés par une équipe pédagogique composée à la fois d'universitaires et de professionnels des achats. Toutes les formations proposent des périodes en entreprise, souvent sur le mode de l'alternance, indispensables pour mettre en pratique ce qui a été abordé en cours. Certains programmes, avec seulement quelques jours de formation par mois, sont particulièrement adaptés aux professionnels en activité.

Dans le classement Eduniversal 2024 des masters achats, 15 formations sur 25 sont proposées par des établissements d'enseignement supérieur privés. Et parmi elles, 13 sont portées par des écoles de commerce. Le fameux MAI de Kedge Business School se trouve à la deuxième place du classement. Cette formation au management des achats internationaux de niveau bac+5 a été créée à Bordeaux il y a plus de 40 ans. Elle se décline aujourd'hui en plusieurs formats : formation initiale, formation continue et formation en alternance.

MAI pour management des achats internationaux

C'est à Paris qu'est organisé le programme « Executive MAI Manager de l'achat international » destiné aux professionnels. Avec trois ou quatre jours de cours par mois, pendant 12 mois, il permet d'obtenir un titre RNCP niveau 7 soit un diplôme bac+5. Les participants suivent des cours dans quatre grands domaines : « Créer de la valeur par les achats et contribuer à la stratégie de l'entreprise », « Piloter les achats opérationnels : processus et outils de base », « Manager et développer son leadership achats » et « Développer l'innovation et l'achat responsable ». « Nous avons renforcé l'enseignement sur la stratégie dans des environnements incertains et complexes, précise Romaric Servajean-Hilst, professeur associé de Kedge Business School et directeur académique du MAI Executive education. Nous insistons aussi sur les questions de leadership. »

Ce MAI pour professionnels est accessible à des candidats possédant au moins un bac+2 et 5 ans d'expérience professionnelle. « Nous sélectionnons des personnes qui ont un projet et que nous sommes en capacité d'accompagner dans ce projet », explique Romaric Servajean-Hilst. La moyenne d'âge des heureux élus est de 35 ans. En intégrant le MAI, ils rejoignent le plus important réseau d'anciens élèves parmi les masters achats, comme le prouvent les 4800 membres de son groupe privé Facebook. Le ticket d'entrée a un coût non négligeable, les frais de formation du MAI Executive education s'élevant à 17 500 euros. A noter enfin : ce MAI intègre une option achats publics dès la prochaine rentrée, en octobre 2024.

Dans le top 10 du classement Eduniversal, De Vinci Executive Education s'adresse également particulièrement aux pros avec son MBA « Manager des achats ». La formation est aussi suivie par des étudiants en alternance, les cours étant organisés une semaine par mois. Vakkas Simsek, acheteur travaux ferroviaires chez SNCF Réseau, a ainsi été diplômé en octobre dernier. C'est De Vinci qui l'avait mis en relation avec son employeur pour une alternance, laquelle a été suivie par une embauche en CDI. « Les intervenants sont ou ont été directeurs achats dans de grands groupes, témoigne Vakkas Simsek. Avoir ce partage d'expérience était très important pour moi ». Lors de ce MBA, l'acheteur a également réalisé une thèse professionnelle sur la gestion de la relation fournisseurs, suite à un projet dans son entreprise. Les frais de scolarité de cette formation ? 12900 euros pour 12 mois.

Le DESMA, toujours au top

Les universités proposent également un certain nombre de formations achats, notamment au sein des IAE. Les diplômes délivrés ont le grade de master. Le plus réputé est celui du DESMA, en tête du classement Eduniversal. Ce master 2 « Management stratégique des achats », proposé par Grenoble IAE-INP au sein de l'Université Grenoble Alpes, est aussi le plus ancien des masters achats. Il compte plus de 3000 alumni actifs. « Le master a été créé en 1975, à la demande de Merlin Gerin, aujourd'hui Schneider Electric, qui avait besoin de former ses acheteurs du fait de la crise pétrolière et de l'inflation qui l'a suivie, raconte Natacha Tréhan, maître de conférences en management des achats responsables à l'Université Grenoble Alpes et directrice pédagogique du DESMA. Le master propose aujourd'hui une semaine de cours par mois pendant un an, à une promotion de 30 étudiants maximum et à une autre pouvant aller jusqu'à 15 professionnels. Les profils de ces derniers sont variés, allant d'acheteurs expérimentés souhaitant prendre du recul sur leur pratique jusqu'à des professionnels venant d'autres fonctions et s'apprêtant à rejoindre les achats.

« Chaque module du DESMA est animé et orchestré par un enseignant-chercheur, ajoute Natacha Tréhan. Des professionnels de haut niveau donnent ensuite systématiquement leur témoignage. Nous travaillons sur la dimension de management stratégique des achats ». Le DESMA insiste également beaucoup sur les achats responsables. « Nous avons des modules dédiés aux achats responsables, indique la directrice pédagogique. Mais, dans l'ensemble des modules du master, nous intégrons les trois dimensions, environnementale, sociale et de la gouvernance. » Et en matière de tarif ? Pour les pros, 9500 euros pour 12 mois, ce qui est particulièrement attractif. Un atout partagé par la plupart des formations publiques. Comme les autres formations citées, ce master peut en partie être financé par le Compte personnel de formation (CPF). Celui-ci est cependant plafonné à 5000 euros ou 8000 euros dans quelques cas particuliers. Autre piste, si votre employeur est partie prenante : le plan de développement des compétences de votre entreprise.

Classement Eduniversal 2024 : le top 10 des masters achats

Ce classement fait aujourd'hui référence pour les masters achats. D'après Eduniversal, agence d'évaluation privée, il repose sur trois critères principaux : la notoriété de la formation, le salaire de sortie et le retour de satisfaction des étudiants.

Source : Eduniversal (meilleurs-masters.com)