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Les outils technologiques, clé d'un changement gagnant

Philippe Lachaize estime qu'un "développement écologique réellement innovant et conforme aux politiques RSE se fait simultanément sur deux axes fondamentaux : les moyens de transport bas carbone et les solutions digitales d'optimisation de la connaissance." Les dernières années ont conduit les entreprises à se tourner massivement vers des optimiseurs de tournées, des dispositifs de vérification à distance, contrôlant, par exemple, la fermeture des portes d'un camion, ce qui offre des garanties contre les vols ou les ruptures de la chaîne de froid.

L'utilisation de jumeaux numériques permet d'aller vers toujours plus d'optimisation : il s'agit de représentations digitales de toutes les marchandises, de toute la supply chain, afin d'identifier les leviers d'amélioration."Par le biais de simulations, il est ainsi possible de cartographier l'ensemble de sa configuration, d'y intégrer des prévisions de ventes en accord avec les résultats des cartographies, puis de mesurer les impacts sur les coûts, sur les émissions de CO2, en fonction des scenari. Il s'agit aussi d'une aide stratégique pour envisager certaines évolutions telles que la mutualisation dans les approvisionnements ", explique Philippe Lachaize.

Des développements RSE, entre atouts et pièges

Les projets de transition vers des moyens de transport verts se multiplient, motivés en grande partie par le déploiement de politiques RSE. Mais faire de celles-ci un véritable atout nécessite la plus grande vigilance. "Se conformer à des règles et mettre en avant des chiffres favorables sur un plan environnemental et sociétal justifient de nombreuses orientations stratégiques. Mais qu'est-ce que la RSE dans le fond ? Peut-on être un bon élève sur ce plan en affichant de bons résultats en termes d'empreinte carbone si, dans le même temps, on multiplie le recours aux pratiques uberisées caractérisées par une précarité forte des statuts ? ", interroge Solenn Laplanche. De la même manière, elle met en garde contre la définition de l'empreinte carbone : "Comment est-elle calculée ? Quels rangs de fournisseurs inclut-elle ? Selon les éléments pris en compte, les résultats sont très différents. Attention au caractère très subjectif de cette notion. " Par ailleurs, une logistique plus écologique ne se résume pas aux modes de transports choisis. Il importe de tenir compte de bonnes pratiques associées, comme le fait de se demander si tous les flux sont vraiment pertinents.

Faire évoluer les transports pour éviter les voyages à vide doit être un autre axe de réflexion. Pour Solenn Laplanche, "certaines initiatives pertinentes concernent des décisions bien plus en amont, comme les opérations visant à pousser le consommateur à privilégier le volet écologique, et donc des délais de livraison plus longs, pouvant même aller de plusieurs jours à plusieurs semaines. Certains acteurs proposent déjà des produits moins chers à condition d'accepter d'être livré plus tardivement. Au-delà du prix réduit, la cause écologique elle-même peut devenir une raison à part entière d'attendre pour le consommateur final."

Lire la suite en page 3 de cet article: Le dernier kilomètre, pierre angulaire des débats


 
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Mathieu Neu

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