8 tendances achats durables pour 2025
Les achats durables ne sont plus une option, mais un impératif catégorique. Comme l'affirme Barton Finn, Purchaser Engagement Manager chez TCO Development: « nous vivons une rupture décisive, où la durabilité devient un impératif opérationnel et stratégique ». Avec des avancées législatives, technologiques et sociétales, les entreprises et les acteurs publics sont mieux équipés que jamais pour répondre aux défis de demain.
16 décembre 2021, le label RFAR recensait 28 récipiendaires. Au 1er janvier 2025, le label compte 118 entreprises, organisations ou collectivités qui représentent, agrégés, plus de 150 milliards d'euros d'achats annuels. 2024 annonce également la mise en place de la CSRD et de son fameux rapport de durabilité pour garantir transparence et responsabilité des entreprises. Les lignes bougent rapidement, avec en ligne de mire les objectifs de la loi européenne sur le climat... dont l'objectif est de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serres d'au moins 55% d'ici... 5 ans. L'occasion pour la rédaction de vous partager 10 tendances en termes d'achats durables avec la complicité de Barton Finn, Barton Finn, Purchaser Engagement Manager chez TCO Development.
1. Du "why" au "how" sur les achats durables
« Il y a dix ans, convaincre les organisations d'adopter des pratiques d'achats responsables relevait du défi », explique Barton Finn, Purchaser Engagement Manager chez TCO Development. Aujourd'hui, le débat s'est déplacé du « pourquoi » au « comment ». La sensibilisation ayant déjà opéré, l'accent est désormais mis sur la mise en pratique concrète, soutenue par des outils, des méthodologies et des ressources partagées. Parmi les initiatives d'envergure, rappelons que le Plan National pour des Achats Durables (PNAD) 2022-2025 vise à ce que, d'ici 2025, 100 % des contrats de la commande publique intègrent une considération environnementale et 30 % une considération sociale.
2. De l'incitatif à l'obligatoire... Et de l'art de les tourner en opportunités
La législation évolue rapidement. En Europe, des cadres comme les règles sur les achats publics durables et les obligations de reporting environnemental transforment ce qui était auparavant une démarche volontaire en impératif légal. « Ces exigences, directement ou indirectement, forcent les entreprises à mesurer et réduire l'empreinte carbone de leurs achats », souligne Barton Finn.
3. La Data, toujours la data encore la data
La véracité des informations sur les produits et services devient cruciale. « Les entreprises sont désormais tenues de fournir des preuves tangibles concernant leurs allégations durables », insiste Barton Finn. Ce changement, poussé par des régulations et une vigilance accrue des consommateurs, contribue à un environnement plus transparent. En d'autres termes, les achats, en première ligne avec les fournisseurs veulent désormais aller plus loin que le déclaratif et consolider leur rapport extra-financier avec de la donnée vérace et robuste.
4. La montée en puissance des achats locaux
Le mot de permacrise est Avec les tensions géopolitiques et les préoccupations autour des chaînes d'approvisionnement, l'achat local revient sur le devant de la scène. « L'Union européenne, autrefois fervente défenseuse de la libre concurrence, amorce un virage en faveur des fournisseurs locaux, notamment dans les marchés publics », observe Barton Finn.
5. Une professionnalisation accrue
Les entreprises et administrations publiques intègrent désormais des postes spécialisés dédiés aux achats responsables. « La montée en compétences dans ce domaine est spectaculaire », affirme Barton Finn. On voit apparaître des fonctions comme "Responsable des achats durables" ou "Sustainability Officer", témoins d'un engagement institutionnalisé. D'un point stratégique, les entreprises intègrent davantage les considérations de responsabilité sociétale dans leurs processus d'achat pour aligner leurs pratiques sur les objectifs de développement durable. Certaines fonctions achats prennent aussi en charge la RSE si la charge du bilan carbone repose essentiellement sur le scope 3. Les entreprises investissent également dans la formation de leurs équipes pour intégrer les principes de durabilité dans leurs processus d'achat. Le PNAD prévoit ainsi le déploiement d'un parcours de formation en open data pour l'ensemble des acheteurs publics.
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6. Des exigences accrues sur les chaînes d'approvisionnement
Les entreprises cherchent à garantir que leurs fournisseurs respectent des normes équivalentes à celles appliquées en Europe, notamment en matière de conditions de travail. Barton Finn explique : « Cela reflète une prise de conscience croissante de l'impact global des achats sur les droits humains et l'environnement. » Tendance qui s'exacerbe d'autant que consommateurs comme régulateurs exigent une meilleure visibilité sur l'origine des produits. Des entreprises dans les IAA se sont déjà mis le pied à l'étrier à l'image de Ferrero qui annonce en 2024, 90 % de traçabilité pour leurs noisettes et 93 % pour leur cacao jusqu'à la parcelle.
7. L'essor des plateformes et outils technologiques
De nouveaux acteurs et technologies émergent pour faciliter les achats responsables. Barton Finn cite l'exemple de plateformes comme EcoVadis, qui a récemment acquis Ulula, plateforme de due diligence environnementale et sociale. Les entreprises adoptent des outils numériques pour suivre les performances des fournisseurs et analyser les risques liés à la durabilité. D'autres plateformes comme OneTrust aident les organisations à gérer leurs données et leurs risques tout en stimulant une innovation responsable.
8. Le boom du reconditionné et du circulaire
Le marché des biens reconditionnés, notamment dans le secteur de l'IT, connaît un développement structurant. « Cela reflète une évolution majeure des mentalités, où l'économie circulaire devient une norme plutôt qu'une exception », explique Finn. Ce faisant, les entreprises se tournent vers des modèles favorisant la réutilisation, la réparation et le recyclage des produits pour réduire leur empreinte écologique. Toujours chez le groupe Ferrero selon le Figaro, le gourpe annonce avoir atteint 90 % de recyclabilité de ses emballages et utilise la surveillance par satellite pour assurer un approvisionnement sans déforestation.
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