"Au regard des données fournies par le marché, la baisse devrait se poursuivre à court et à moyen terme"
Des matières premières qui continuent d'évoluer dans un contexte baissier... en attendant El Nino. L'analyse hebdomadaire des cours de matières premières proposés par Olivier Lechevallier cofondateur de Defthedge.
Je m'abonneQu'observe-t-on sur les marchés financiers ?
Nous nous attendons à ce que les matières premières continuent d'évoluer dans un contexte baissier en raison des craintes de ralentissement économique mondial. Trois chiffres illustrent cette tendance.
· 220€, c'est le prix du blé français à échéance mars 2024. Le blé français n'est pas compétitif sur la scène internationale. En première partie de campagne, les exportations françaises sont en berne, notamment en raison d'une offre abondante en mer Noire. Le blé américain suit une tendance similaire avec un contrat à échéance en mars 2024 traité à Chicago qui est sous 6$. Un rebond est toutefois envisageable ce trimestre si la baisse du dollar se poursuit.
· -163000, c'est la position nette vendeuse des fonds financiers sur le maïs américain. C'est un niveau record. Conséquence : le maïs à échéance mars 2024 se traite sous 5$.
· -65 %, c'est la baisse du prix du gaz européen sur l'année 2023. Même si on observe un récent rebond à cause des conditions climatiques, il ne sera pas durable en raison d'une demande industrielle en berne et d'un taux de remplissage en Europe élevé (à 86,5 % contre 70 % en moyenne sur cinq ans en cette période).
Quelles conséquences pour les entreprises ?
On ne peut jamais exclure la possibilité d'une inversion de tendance. Mais au regard des données fournies par le marché, la baisse devrait se poursuivre à court et à moyen terme, ce qui est significatif de meilleure visibilité pour les entreprises. Les acheteurs ont, en tout cas, tout intérêt à profiter des prix bas du moment, quitte à accumuler des stocks. Rien ne garantit que cela va durer.
Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?
Pour les matières premières agricoles, le principal point d'incertitude est l'effet du phénomène El Nino sur les récoltes alors qu'il entre dans sa deuxième année consécutive. On savait que l'effet sur les récoltes serait plus important en 2024 qu'en 2023. C'est un point à garder en tête car cela pourrait entraîner une inversion de tendance que nous percevons toutefois plus au deuxième semestre qu'au premier.