Réduction des coûts et performance achats, les lignes bougent
La performance Achats toujours mesurée à l'aune des économies réalisées
Près de 56% des répondants déclarent que la performance achats de leur entreprise est évaluée en priorité à l'aune des économies réalisées, loin devant la contribution des achats au chiffre d'affaires (12%). "Un résultat qui ne surprendra pas, à corréler avec l'objectif premier de réduction des coûts intimement lié à la fonction", souligne Olivier Wajnsztok. Et ce, qu'il s'agisse du secteur privé comme du secteur public (53% des acheteurs publics sur la même ligne).
"Performance et réduction des couts : c'est le dilemme de 2018 ! Car la reprise économique s'accompagne naturellement d'un "come back" de l'inflation. Oui à la réduction des coûts, mais celle-ci sera plus difficile à afficher, et elle doit s'intégrer dans un pilotage plus large de la relation fournisseur", déclare Luc Jeanneney, directeur achats - LafargeHolcim France.
A noter tout de même un écart non négligeable avec les réponses des directeurs achats : 68% d'entre eux, soit 12 points de plus que l'ensemble du panel, estiment que la performance achats de l'entreprise est évaluée en priorité en fonction des économies réalisées.
On constate des différences entre les secteurs. Par exemple, dans la logistique, 75% des répondants estiment que leur direction évalue en priorité la performance achats à travers les économies réalisées. D'autres secteurs semblent plus mesurés, à l'image de l'hôtellerie, de la restauration et des loisirs (50%). Idem pour des branches industrielles où la pression sur les coûts est traditionnellement importante, comme l'automobile et de l'aéronautique où l'on observe un résultat de 52%.
"La ligne métier achats au sein de l'entreprise doit désormais créer de la valeur ajoutée : on est plus dans l'acheter mieux que dans l'acheter moins. Mais le problème de la pertinence des indicateurs de mesure de la performance achats est toujours présent", explique Sylvie Robin Romet, directrice achats groupe Crédit Agricole SA.
Pour parvenir à leurs objectifs de performance, les directions achats privilégient plusieurs axes de travail, parmi lesquels le développement d'outils collaboratifs (48%), l'automatisation de certaines taches (36%) ou encore le SRM (34%). Le recours à des places de marchés (12%) ou aux enchères inversées (11%) perd du terrain. La notion de Block Chain (1%) est encore confidentielle.
"48% des directions achats investissent sur des outils collaboratifs : ce résultat confirme que la performance de l'acheteur ne passe pas uniquement par un travail individuel mais collectif, dans un contexte de marché où le levier négociation est plus difficile à activer. Dans le Digital, l'humain compte aussi", note Karine Alquier-Caro, directrice achats groupe Legrand.
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