Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine
En ce moment En ce moment

Publié par le | Mis à jour le

Je m'abonne
  • Imprimer

Achat de matériel médical pour la France

Les fournisseurs ainsi fidélisés ont même suivi le groupe lorsqu'il s'est mis à produire du gel hydroalcoolique dans ses usines, en réponse à la pénurie. "Nous avons travaillé avec nos fournisseurs d'alcool car il nous en fallait davantage que pour produire des parfums. Nos fournisseurs de tubes et de flacons se sont également proposés pour nous approvisionner en contenants, car nous avons dû très rapidement monter en puissance", se réjouit Régine Lucas. Un partenariat a également été mis en place avec des groupes comme Bacardi et Pernod Ricard autour de l'approvisionnement en alcool. Une belle aventure commune, qui a conduit à la production de plus de 5 millions de litres de gels dans le monde entier. Dont une partie a été donnée aux hôpitaux et professionnels de la santé, de même qu'à des fournisseurs, toujours dans cette logique de partenariat et de proximité, de solidarité face à cette crise.

L'Oréal s'est aussi impliqué dans la lutte contre le Covid-19 en rejoignant la cellule de crise du gouvernement français, pour l'épauler dans l'achat de matériel médical. "Nous avons des équipes très compétentes, des experts basés en Chine qui ont pu gérer les appels d'offres, vérifier le choix des fournisseurs, suivre les commandes jusqu'à leur arrivée en France... ", énumère Régine Lucas. Le groupe a prépayé les commandes afin d'accélérer leur livraison. En tout, plusieurs dizaines de millions d'équipements ont ainsi été achetés par L'Oréal pour le gouvernement français, parmi lesquels des blouses, des sur-blouses ou encore des pousse-seringues. "Ce fut une nouvelle aventure pour les équipes qui sont immensément fières d'y avoir participé", résume la CPO, qui rappelle que L'Oréal porte dans ses valeurs des ambitions environnementales et sociétales. "Les moments de crise sont des moments révélateurs, dans lesquels nos valeurs s'incarnent vraiment", pense-t-elle.

Donner de la visibilité aux fournisseurs

L'Oréal a également puisé dans ses stocks de masques et de blouses pour en fournir au personnel soignant, puis a constitué un stock pour ses collaborateurs en vue du déconfinement. Mais ce n'est pas le sujet des masques qui préoccupe la CPO quant à la suite des événements : ce sont encore et toujours ses fournisseurs dont elle se soucie. "Nous sommes attentifs à leur donner un maximum de visibilité afin qu'ils puissent anticiper la gestion de leur trésorerie, révèle Régine Lucas. C'est un réel exercice de transparence dans cet environnement volatil". Le groupe partage également avec ses fournisseurs ses réflexions sur les tendances de marché : en effet, quel sera le comportement des consommateurs quant à l'achat de mascara et de rouges à lèvres alors que nous devrons porter des masques ?

Au-delà d'un soutien vis-à-vis de ses fournisseurs qui va se poursuivre et se renforcer, L'Oréal compte, à l'avenir, poursuivre son engagement sur les achats responsables. "Nous sommes profondément attentifs à l'inclusion, à l'impact environnemental", énonce Régine Lucas. La CPO espère bien profiter de la proximité qui s'est consolidée avec les fournisseurs pour les convaincre de renforcer leur engagement. Pour les masques, par exemple, L'Oréal s'adresse au projet Résilience, un groupement national rassemblant des PME du textile, des entreprises d'insertion et des entreprises adaptées comme APF France Handicap ou Log'ins, et incite ses fournisseurs à faire de même. "Nous invitons nos fournisseurs à des "learning expeditions" chaque année sur thèmes comme le digital ou le développement durable. Cela permet de découvrir, innover tous ensemble, de partager des bonnes pratiques et de construire notre avenir ensemble." Régine Lucas espère bien continuer à inventer des choses, à innover en collaboration avec ses fournisseurs. Mais aussi avec d'autres entreprises : "Nous faisons par exemple partie de l'Alliance internationale Business For Inclusive Growth avec l'OCDE et 40 grands groupes. Je crois à une économie collaborative et ouverte", conclut-elle. La crise du Covid-19 a en tout cas démontré qu'une collaboration entre entreprises dans un objectif de solidarité était possible.

 
Je m'abonne

Ève Mennesson

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

Retour haut de page