Un argument pour le client final : l'exemple de Brandt
Le groupe Brandt bénéficie du label origine France Garantie depuis 2011 pour ses produits fabriqués sur les sites d'Orléans et de Vendôme. "Nous espérons que le client final y est sensible". Car pour le directeur achats, cette labellisation s'inscrit dans le fait de "penser la vraie valeur client". Ce label garantit que 50% minimum de la valeur financière du produit est réalisée en France (main d'oeuvre (20%) et achats (80%)). Une démarche volontariste qui implique des efforts : "nous sommes sur un marché ultra compétitif et nous avons un plan de réduction des coûts plutôt plus drastique que dans le reste de l'industrie, étant le dernier fabricant généraliste de gros électroménager en France". Dans le cadre de cette stratégie achats, le groupe tisse des liens étroits avec l'écosystème des PME et "évite ainsi les pertes de compétences", justifie le directeur achats. Le groupe s'investit dans un véritable de plan de développement de ces PME, soit en mutualisant les compétences des dites PME en France, soit en emmenant des PME française à la conquête du marché algérien. Une démarche due au fait que le groupe Cevital, premier groupe industriel privé algérien, soit actionnaire du groupe Brandt. "Nous avons accompagné récemment une PME grenobloise spécialisée dans l'industrie complexe sur le marché algérien", précise le directeur achats.
Un small business act pour la région Ile-de-France
Du côté des acteurs publics, si le Code de la commande publique interdit toute mention de préférence nationale, des leviers peuvent être mis en place avec des résultats concrets à l'exemple de la région Ile-de-France.
"Les achats font partie du levier de politique économique de la région Ile-de-France. Notre portefeuille achats est donc par essence en lien avec l'écosystème francilien", explique Charles-Edouard Escurat, directeur des achats au Pôle Achats, Performance, Commande Publique et Juridique à la région Ile-de-France. Ainsi, la région affiche un budget achats d'un milliard d'euros par an dont 50% en travaux. "Ce qui est, par définition, un marché proche de l'écosystème territorial. Tout comme la formation qui représente 250 millions d'euros d'achats par an", précise le directeur achats de la région IDF ou la mise en place de circuits courts dans l'alimentation.
Ainsi, la région ambitionne d'avoir 100% de circuits courts pour ses denrées alimentaires destinées aux lycées d'ici 2024. "Nous avons 80 à 85% de PME/TPE dans notre portefeuille achat au niveau global. Et 77% des entreprises (toutes catégories confondues) sont franciliennes", souligne Charles-Edouard Escurat. Un chiffre élevé qui s'explique notamment par la plus forte concentration de sièges sociaux d'entreprises dans la région. Ainsi, selon les chiffres de la Région, l'Île-de-France compte près de 835.000 très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME). Pour concrétiser sa politique achats territoriale, la région a signé un Small Business Act en mars 2017 avec pour objectif de "faciliter l'accès des TPE et PME franciliennes à la commande publique régionale", qui s'élève à plus de 600 millions d'euros chaque année. "Si le localisme est interdit par la réglementation, nous souhaitons rétablir l'égalité des chances des TPE/PME dans l'accès à la commande publique, explique Charles-Edouard Escurat. Et cela passe par la stratégie achats, le reverse marketing, le fait de payer ses fournisseurs à temps...".
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