La sécurisation des approvisionnements plus que jamais d'actualité
Dans un contexte économique davantage incertain que début 2018, la sécurisation des approvisionnements va nécessiter des actions spécifiques selon 64% des répondants, devant la gestion de la protection des données (48%). Sur ce dernier point, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est officiellement applicable depuis le 25 mai 2018 mais la revue de tous les contrats fournisseurs, particulièrement dans les grandes entreprises, nécessite encore des ajustements.
La sécurisation des approvisionnements reste donc une préoccupation majeure des directions des achats. "Et pour cause, puisqu'une rupture de la chaîne d'approvisionnement peut altérer gravement la production d'une entreprise, sa capacité à livrer à temps et en heure, et donc son chiffre d'affaires", souligne Olivier Wajnsztok. "Ainsi, pour 60% des acheteurs, la continuité et la sécurisation des approvisionnements seront des préoccupations aussi importantes en 2019 qu'en 2018. Sachant que, l'année dernière, près de 70% des répondants faisaient part de leur plus grande préoccupation sur ce thème par rapport à 2017. La tendance est donc confirmée." En outre, 36% des personnes interrogées cette année estiment que la continuité et la sécurité des approvisionnements seront des préoccupations plus importantes en 2019 qu'en 2018. Une proportion toujours très élevée.
"Les enjeux croissants de sécurisation des approvisionnements tels que confirmé dans les réponses de ce questionnaire entraînent une collaboration de plus en plus forte et clé entre les achats et la supply chain", souligne Karine Alquier-Caro (Legrand). "D'ailleurs, on a pu constater dans certaines directions des achats, en 2018 un rapprochement entre les deux fonctions, les "directions des achats" devenant "directions des achats et de la supply chain".
Et Jean Bouverot, alors responsable ministériel des achats au ministère des Armées de témoigner :"Le ministère des Armées a divisé ses délais de paiement par deux en 3 ans et concentre son énergie sur le déploiement d'un processus adapté de contrôle interne appuyé sur une étude préalable des risques. Les forces attendent une sécurisation de leurs approvisionnements. Tous les risques sont donc pris en compte. Mais parmi les risques, il existe aussi celui de payer trop cher..."
Logiquement, ces préoccupations par rapport à la continuité et à la sécurisation des approvisionnements (et donc de la chaîne de production) se retrouvent davantage dans l'industrie que dans les services : 53% des répondants dans l'aéronautique se disent encore plus préoccupés en 2019 qu'en 2018 sur cette thématique, 44% dans la métallurgie et la mécanique, 39% dans l'automobile, etc. Des pourcentages qui tombent à 24% dans le tourisme, 17% dans l'informatique et es télécoms, ou encore 15% dans la banque, la finance et les assurances.
"La vague de fond des objets connectés et de la mobilité a entraîné par contagion en 2018 des pénuries sur certaines fournitures déjà tendues. Il n'est pas rare pour celles-ci de voir les délais d'approvisionnement "tangenter" ou dépasser 6 mois", précise Frédéric Thielen, directeur des achats Groupe Brandt. "Ceci a accru d'autant le besoin de consistance des données achats pour le rebouclage capacitaire du processus S&OP avec la supply chain, et l'interopérabilité des fonctions."
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