La fonction achat toujours bien positionnée en interne
Dans beaucoup d'entreprises, l'augmentation du taux de couverture achats passe par une collaboration avec les fonctions supports de l'entreprise, comme la direction commerciale ou la direction marketing. Sur ces deux derniers exemples, 24% des répondants déclarent être souvent impliqués dans le montage d'une offre ou d'un produit et 27% de temps en temps. Ce qui signifie que la moitié des acheteurs sont impliqués régulièrement dans ce processus de création de valeur ajoutée de leur entreprise en tant que pivot de la relation avec les fournisseurs. Ils peuvent ainsi garantir une certaine continuité de la supply chain, de l'amont à l'aval. A l'opposé, ils sont 22% à se déclarer rarement impliqués et 23% jamais. Des chiffres qui varient légèrement selon les réponses des directeurs achats (38% se déclarent souvent impliqués), et surtout entre le secteur privé et le secteur public (30% versus 14% de souvent). "La collaboration avec les commerciaux et les responsables de projets est un axe de développement majeur. Nous avons pour objectif de travailler le plus en amont possible de nos offres et des projets. Cela nous permet d'exploiter les nouveaux sourcing compétitifs ou innovants que les catégories managers développent, et aussi d'intégrer nos fournisseurs stratégiques dès les phases de conception. Les solutions qui en résultent
sont des clés de performance ou de création de valeur des offres", Jean-Luc Baras, directeur achats d'Eiffage.
Dans certains secteurs, la collaboration entre les directions achats et les directions commerciales et/ou marketing apparaît plus avancée (cf graphique ci-contre).
Une évolution qui entraîne un besoin de compétences nouvelles
Les effectifs des directions achats seront stables en 2018 selon 56% des répondants, un chiffre en progression de 6 points par rapport à 2017. 28% du panel estime que les effectifs achats vont augmenter en 2018 et 15% qu'ils vont diminuer. Sur cette question, les directeurs achats semblent plus optimistes que l'ensemble du panel : s'ils sont 52% à estimer que leurs effectifs achats seront stables en 2018, ils sont près de 35% (soit 7 points de plus que l'ensemble du panel) à envisager une augmentation.
Résultat intéressant : les directeurs achats sont plus nombreux que le reste du panel à penser qu'il existe une réelle tension sur les ressources achats de qualité (65% contre 55%, soit un écart de près de 10 points). "Le marché des acheteurs est de plus en plus tendu et nous oblige à déployer des stratégies particulières de recrutement et de rétention de nos collaborateurs achats", explique Pascal Pelon, CPO d'Axa France. Pour Sylvie Robin-Romet, directrice achats de Crédit Agricole SA, "les effectifs achats demeurent stables, mais un effort très important leur est demandé en termes de couverture d'achats et de maîtrise de la complexité contractuelle".
Certains secteurs semblent plus enclins à embaucher en 2018, notamment dans la mécanique, la métallurgie, l'agroalimentaire, la restauration, l'hôtellerie et les loisirs, la santé, l'automobile ou encore l'aéronautique.
Lire la suite en page 3 : Rester aux achats... sinon rien !
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