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Travail des enfants en RDC : de grandes entreprises montrées du doigt

Publié par Marie-Amélie Fenoll le
Travail des enfants en RDC : de grandes entreprises montrées du doigt

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Apple, Samsung ou Sony montrés du doigt

Amnesty International a donné un droit de réponse aux entreprise concernées. Samsung SDI affirme réaliser des audits de sa chaîne d'approvisionnement pour les " minerais qui alimentent les conflits " (tantale, étain, tungstène et or) mais pas pour le cobalt. Cette société conclut par conséquent qu'elle ne connaît pas la provenance du cobalt utilisé dans ces produits : "En réalité, il est très difficile de retracer la source du minerai en raison des pratiques de non-divulgation des informations des fournisseurs et de la complexité des chaînes d'approvisionnement. Ainsi, il nous est impossible de déterminer si le cobalt fourni à Samsung SDI provient des mines de Katanga en RDC."

Daimler indique que la complexité des chaînes d'approvisionnement dans le domaine de la construction automobile, ne lui permet pas "de confirmer ou d'infirmer de manière définitive que le cobalt présent dans ses produits provient de cette région ou des entreprises mentionnées à un quelconque stade de nos chaînes d'approvisionnement." S'agissant de sa politique en matière de chaînes d'approvisionnement en minerais, Daimler procède à l'examen régulier de ses fournisseurs afin de "déterminer d'éventuels risques en termes de pérennité de la chaîne d'approvisionnement par rapport au travail des enfants, à la protection de l'environnement, à la prévention de la corruption, à la violation de la liberté d'association ou aux atteintes aux droits humains." Néanmoins, Daimler ne mentionne en aucun cas la conduite d'audits préalables dans sa chaîne d'approvisionnement en minerais conformément aux normes établies par l'OCDE.

HP a répondu qu'elle "menait une enquête" auprès de ses fournisseurs en cobalt. Elle affirme également que le code de conduite destiné aux fournisseurs interdit le travail des enfants et que cette disposition est communiquée aux fournisseurs.

Seules Apple et Microsoft ont indiqué avoir pris des initiatives pour remédier aux violations des droits humains dans les mines artisanales du sud de la RDC. Dans le cas d'Apple, ces démarches en sont à un stade embryonnaire dans la mesure où la société "évalue à l'heure actuelle des douzaines de matériaux différents, notamment le cobalt". Microsoft a par ailleurs écrit que "la création d'un mécanisme permettant de retracer le parcours du minerai nécessiterait un degré important de collaboration verticale et transversale à l'intérieur du secteur".

D'Amnesty International, il n'est pas plus difficile de mettre en oeuvre des pratiques de diligence pour le cobalt que pour les systèmes déjà instaurés par bon nombre de firmes dans le domaine de l'approvisionnement en tantale, en étain, en tungstène et en or.

Plus de transparence sur sa chaîne d'approvisionnement

Amnesty a enquêté auprès de 16 grandes multinationales pour leur demander d'où provient le cobalt qu'elles utilisent dans leurs produits. Une seule a reconnu s'approvisionner auprès d'un négociant chinois présent en RDC qui vend du cobalt extrait par des mines qui emploient des enfants. Les autres entreprises ont nié, alors qu'elles sont mentionnées comme clientes de ces négociants chinois qui s'approvisionnent en RDC... La plupart sont incapables de répondre à la question de la provenance du minerai car elles ne se sont visiblement jamais posé la question.

"Or, des entreprises qui réalisent plusieurs milliards d'euros de bénéfices par an devraient avoir la capacité de se renseigner sur la provenance des minerais qu'ils utilisent, et au moins de savoir quelle entreprise a transformé ou vendu ce minerai", insiste l'ONG. "Cela prouve que les entreprises n'appliquent de telles procédures que si elles y sont obligées".

Préconisations d'Amnesty International

La responsabilité première incombe à la RDC qui doit au plus vite tout mettre en oeuvre pour mettre fin au travail des enfants dans ces mines illégales. L'Etat congolais doit aider les familles à donner une éducation à leurs enfants, et pour cela, faire baisser le prix de l'école.

Il doit aussi y avoir plus d'inspecteurs des mines et un élargissement du périmètre minier légal afin de pouvoir fournir du travail légal à plus de personnes.

Les Etats où siègent les grandes entreprises de nos produits de consommation courante, doivent exiger que ces dernières mettent en place des procédures de contrôle sur les conditions d'extraction du cobalt et des autres minerais.

Enfin, il faut plus de pression du consommateur pour exiger une garantie éthique dans les produits qu'on dit vitaux ici, mais qui là-bas, tuent.

 
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Marie-Amélie Fenoll

Marie-Amélie Fenoll

Journaliste

Journaliste depuis près de 6 ans, j’ai rejoint l’univers des achats et de la presse professionnelle en 2010. Un nouveau monde s’est ouvert à [...]...

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