[Tribune] Les Fintech, laboratoires externalisés des banques ?
Une internalisation via rachats et hackathons
Au-delà des politiques d'aide et d'accompagnement, certaines banques réfléchissent à des stratégies destinées à intégrer entièrement l'innovation pensée par les Fintech. Parmi elles, le rachat ou la prise de participation majoritaire sont des voies régulièrement empruntées. Crédit Mutuel Arkéa en a fait très tôt son leitmotiv en déboursant 50 millions d'euros pour racheter 86 % du capital de la cagnotte en ligne Leetchi. Comme l'a ainsi souligné Ronan Le Moal, directeur général du groupe Crédit Mutuel Arkéa, "la voie du numérique et des FinTech est le meilleur moyen de nous développer hors de nos territoires. Notre avenir passe par notre capacité à travailler avec ces acteurs ".
Les groupes bancaires traditionnels ont également imaginé les " hackathons " en vue de s'appuyer sur les Fintech pour accompagner leurs évolutions numériques. La Société Générale et BNP Paribas sont devenus des maîtres incontestés dans l'art d'organiser ces concours. Organisé en juin dernier, le dernier en date de BNP Paribas a ainsi débouché sur la sélection de six startups - sur un total de 57 - qui seront incubées pendant quatre mois, le temps de développer des produits susceptibles d'aider le groupe à accélérer sa transformation digitale.
Seul bémol : les technologies créées par les Fintech se révèlent parfois incompatibles avec les systèmes informatiques des banques. De nombreuses applications modernes de banking puisent des informations dans les différentes activités d'établissements : banque privée, banque de détail, placements, assurances, etc. Or, en raison d'un fractionnement fréquent de ces départements, créer une application avec un accès aisé à tous ces compartiments afin d'en corréler les données est une vraie gageure.
Les pronostics vont bon train sur le devenir des banques. Reste que le temps presse. Si les innovations portées par les Fintech comblent certains manques chez les acteurs traditionnels de la finance, cela ne suffira peut-être pas à contrer l'offensive des GAFA ou des opérateurs comme Orange et Verizon. Ces derniers se livrent depuis quelques années à une véritable course à l'armement en matière de services bancaires. Aujourd'hui, il est possible à partir de son smartphone, et sans saisir de codes, de régler ses achats (Apple) et même, demain, de retirer de l'argent (Google). Clairement, l'ordre bancaire est en pleine mutation et l'avenir des établissements financiers se joue aujourd'hui.
Fondée en 2012 par Arthur de Catheu et Cédric Teissier, Finexkap est la première plateforme de financement de la trésorerie des entreprises (TPE / PME). Cette solution entièrement dématérialisée permet aux entreprises, quelle que soit leur taille, de céder leurs factures en attente de paiement en toute simplicité, sans engagement de durée, ni de volume.
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