Places de marchés : le tremplin des acheteurs professionnels
Les dépenses non stratégiques concernent fréquemment des achats à faible coût unitaire. Il paraît donc d'autant plus précieux de ne pas faire augmenter massivement les coûts de traitement associés. "Pour un stylo dont le prix est de deux euros, le coût de gestion de l'ensemble de la commande s'avère bien plus élevé, autour de 150 euros. Il est donc intéressant de faire en sorte que le nombre de lignes de commandes soit le plus réduit possible. Si une entreprise souhaite acheter un stylo rouge et un stylo bleu, l'idée est de traiter l'opération avec une ligne de commande au lieu de deux. C'est cette démarche que nous avons mise en place", souligne Xavier Laurent.
Digitaliser pour mieux optimiser
"Moins le produit est qualitatif, plus la prestation qui l'environne doit être qualitative", poursuit-il pour souligner cette idée. Pour se distinguer sur le marché, Manutan a mis en place une méthode destinée à évaluer les coûts et valoriser les démarches. D'autres acteurs se dotent également d'un système intégrant une approche big data, dans le but de mieux comprendre les comportements d'achat des clients. De multiples données peuvent ainsi être remontées pour chaque entreprise, chaque site, chaque atelier... "Nous proposons des reportings spécifiques que nous fournissons au lead buyer, afin de l'aider à optimiser ses achats et le cadre dans lequel ils sont réalisés. La demande des organisations est plus forte sur ce plan. Mais en même temps, il est vrai qu'elles ne savent souvent pas jusqu'où on peut aller en matière d'optimisation. Elles sont rarement pleinement conscientes de leurs coûts cachés. Dans notre accompagnement, nous préconisons également une numérisation accrue des processus. Nous indiquons par exemple au client que ces flux sont digitalisés à hauteur de 5%, et qu'avec une part de flux digitalisés à 40%, il aurait atteint un niveau d'économies équivalent à un tel montant", constate Xavier Laurent.
Le management dans les entreprises prend peu à peu conscience des économies importantes qu'il est possible à réaliser par le biais des achats. "Leur place dans les organisations est de plus en plus cruciale. On tend globalement vers une optimisation permanente, mais tout en conservant une écoute vis-à-vis des fournisseurs. Le numérique joue un rôle-clé dans cette optique. Aujourd'hui, on peut vérifier les stocks de produits à partir d'un appareil mobile, ou encore utiliser ce dernier pour scanner une marchandise", illustre David Alonso.
Agir aussi sur les livraisons
Manutan réfléchit également à des solutions d'optimisation des livraisons. Un point tout aussi déterminant que la digitalisation des commandes. "Procéder à un achat pleinement optimisé est une bonne chose, mais la démarche ne doit pas s'arrêter à la validation de la commande. Il est essentiel de trouver la bonne paire de gants pour un ouvrier, en accord avec tous les critères importants, mais combien de temps prendra-t-il pour la récupérer ?", s'interroge Xavier Laurent.
Europe Factory est une des plateformes d'échanges nouvellement apparues. Elle a été mise en ligne en septembre 2016, avec la particularité de ne proposer que des fournisseurs européens. Pour mieux répondre aux besoins d'optimisation, elle a choisi d'enrichir ses services dans plusieurs domaines. "La qualité des informations communiquées par les fournisseurs sur la plateforme est un critère central. Le partage d'expérience forme un autre point qui permet de rassurer les acheteurs, de faire connaître la qualité des offres. Les fournisseurs sont demandeurs d'un service le plus proactif possible pour trouver les acheteurs potentiellement intéressés. Nous fournissons par ailleurs un accompagnement pour les aider à bien exploiter leur compte en ligne, leurs contenus", indique son fondateur, Gabriel Delpech. Europe Factory totalise actuellement quelque 300 fournisseurs répartis dans l'Union européenne, et environ 400 acheteurs professionnels inscrits.
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