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Le cloud, une solution d'avenir?

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Des inquiétudes fondées?

À l'heure de la généralisation du SaaS, de nombreuses questions restent en suspens, pouvant justifier cette frilosité et cette inquiétude face au cloud. "Les services concernés ont peur de stocker leurs données, plutôt sensibles, sur des serveurs souvent hébergés à ­l'étranger. En tant que garants du risque fournisseur, ils doivent redoubler de vigilance au moment d'opter pour un système d'information", mentionne le ­spécialiste de la formation professionnelle Démos.

En 2014, seulement 10% des directions des achats s'étaient engagées dans un investissement portant sur du cloud. Néanmoins, le Guide 2015 des SI Achats pointe un changement de posture. Selon ses auteurs, "l'émergence de ce mode d'utilisation permet aux ­organisations de transformer les dépenses d'investissements en dépenses opérationnelles".

"Le cloud computing présente des avantages business ­indéniables en termes d'agilité, de flexibilité, de réduction des coûts ­d'exploitation, mais l'une des caractéristiques majeures de ce modèle est sa capacité à transformer les ­ressources IT (puissance de calcul, stockage, réseau, applications) en biens de consommations fongibles, complète Catherine Nohra China, fondatrice et CEO de B2Cloud. Or, si les ­fournisseurs de cloud actuels peuvent délivrer des solutions de stockage, de traitement de l'information ou de calcul, ces services sont encore, pour la plupart, facturés en mode "pay as you grow" et non à l'usage "pay as you use". Par ailleurs, ils ne sont toujours pas évalués par rapport à des mesures de référence, même si l'Union européenne ­travaille sur ce point (...). Apporter de la transparence au cloud qu'il s'agisse de prix, de qualité de service, ­d'engagement contractuel, sera bénéfique à tout ­l'écosystème: les fournisseurs, les utilisateurs de services et les acteurs de la chaîne de distribution."

Ces solutions, également appelées On demand, permettent de réduire les coûts d'exploitation, de maintenance et d'installation, mais pas ceux liés à de la formation (prise en main) ou du paramétrage. En outre, elles ne manquent pas d'attraits en termes d'usage, d'accessibilité et de fiabilité. Le cloud offre la possibilité de mesurer l'efficacité du service rendu par l'éditeur et pourrait même inciter, selon le Guide 2015 des SI Achats, certains acheteurs à adopter des modes de consommation à la carte, en acquérant des briques SI (ou modules) activables à la demande.

Enfin, les prestataires auraient progressé dans la mise au point de leurs offres, notamment en pratiquant des tarifications au plus juste, qui reposent sur le nombre d'utilisateurs et la couverture fonctionnelle. Le coût des services cloud serait en baisse, à la faveur de la concurrence féroce à laquelle se livrent les grands acteurs du marché, tels Google, Microsoft ou Apple. Voilà peut-être de quoi rassurer des ­acheteurs qui restent cependant dubitatifs, dès lors que la question du ROI (deux à trois ans) se pose.

Les économies à réaliser sont également à rechercher dans la mutualisation des ­services et des infrastructures, dans le cadre du cloud public. Directions des achats et DSI doivent travailler main dans la main lors de l'initiation d'un tel projet. Or, il semble qu'elles aient encore du mal à s'y résoudre, selon Johnny Da Silva, directeur de la ­division cloud chez Linkbynet, un prestataire d'infogérance. Dans une tribune relayée par le site de la Cloud Week Paris, un événement organisé par EuroCloud, l'association des acteurs du cloud, il écrit que "la DSI ne maîtrise plus ce phénomène, ­également appelé Shadow IT, qui conduit à une consommation de services cloud en tout genre, ­d'ailleurs souvent perçus aux yeux de l'utilisateur lambda comme ­beaucoup plus adaptés à ses besoins que la solution IT groupe". Il semble donc que la bataille du cloud soit encore loin d'être gagnée et que les entreprises doivent encore évoluer avant de faire migrer leurs achats IT en mode SaaS.

>> Pour aller plus loin, consultez l'article "Le cloud : eldorado de la gestion de contrats automatisée?"

 
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Véronique Méot

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