Dépendance fournisseurs : je t'aime, moi non plus !
Témoignage
Franck Levy, consultant Kurt Salmon
" C'est une véritable problématique d'entreprise qui intéresse de près les Comex car il existe un risque d'image fort "
" L'idée relativement nouvelle qui est ressortie de l'étude que nous avons menée en décembre 2014 est que les directions achats estimaient que la dépendance n'était pas un mal en soi mais qu'elle devait être assumée, connue et partagée entre le donneur d'ordre et le chef d'entreprise. On s'est aperçu que beaucoup d'entreprises et de directions achats avaient une mauvaise vision de cette dépendance, rien que connaître la part de CA était très compliqué quand la base fournisseurs était très importante. On est très loin d'un référentiel fournisseurs fiable dans les grands groupes, donc de pouvoir déterminer ce niveau de dépendance.
Mais les situations de dépendance sont en fait très rares et il y a peu d'actions qui arrivent au tribunal car les deux parties se sont généralement entendues sur un accord amiable ou ont saisi la Médiation des entreprises.
Mais la dépendance n'est pas que de la responsabilité du donneur d'ordres. Le fournisseur doit également avoir une vision sur son développement : souhaite-t-il se développer ? comment ? quel volume d'affaires ? Il doit être transparent avec son client.
Pour limiter la dépendance et donc border le risque, il existe plusieurs leviers, comme le fait d'accompagner son fournisseur sur des salons (aide financière et logistique) et l'aider ainsi à élargir son portefeuille clients. Si ce type de démarche est encore embryonnaire, cela constitue un axe important de progrès. Rappelons que la dépendance économique est devenue au fil des années une véritable problématique d'entreprise qui intéresse de près les Comex car il existe un risque d'image fort. Le sujet dépasse donc largement la sphère achats. "
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