Motorisations : faut-il passer à l'essence ?
Essence ou hybride ?
Chez Natixis, la politique affichée est de se passer totalement du diesel d'ici deux ans, en avançant dans cette direction par paliers. "En 2014 nous avons équipés les managers de voitures de fonction à moteur essence car ce sont eux qui roulent le moins", explique Olivier Valladeau. Pour les trajets urbains son intérêt se porte désormais sur les hybrides rechargeables, combinant un moteur électrique et à essence. Ces modèles, qui se multiplient depuis un an dans les catalogues des constructeurs allemands, bénéficient d'une aide de l'État même si celle-ci a récemment été réduite à 1 000 €. "Ces véhicules sont bien valorisés par les loueurs en termes de VR et ils apportent plus de confort en zone urbaine induisant une conduite plus détendue donc moins d'accidents. Ce sont également des véhicules dont les collaborateurs prennent soin et qui sont valorisants. Nous avons donc moins de frais de franchise et d'immobilisation", ajoute Olivier Valladeau. Cependant, l'hybride n'est pas la solution la plus efficiente sur les parcours autoroutiers où son moteur électrique n'est plus d'aucun secours. Pour ce type de d'usage, le panachage avec des véhicules diesel voire essence est encore indispensable pour maîtriser son TCO. Preuve qu'à moins d'une révolution fiscale, les motorisations diesel ont encore, pour quelques années au moins, leur place aux côtés des essence.
2015 : année de l'essence
Selon l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), l'année 2015 s'est achevée sur une progression inédite des motorisations essence dans les entreprises : près de 49 % d'augmentation des ventes, véhicules particuliers et utilitaires confondus, soit près de 9 % de parts de marché. Une progression qui profite aux VP : il se vend désormais une voiture essence pour cinq à six diesel. Les utilitaires restant en retrait car la plupart des modèles disponibles ne fonctionnent qu'au gasoil. Sur l'année 2015, avec 61 380 voitures neuves immatriculées sur un total de 428 653 destinées aux entreprises, l'essence dépasse les ventes cumulées de toutes les autres énergies alternatives au diesel. 2016 confirme cette appétence des entreprises : 15 % de leurs voitures neuves roulent à l'essence.
Les constructeurs français s'ouvrent à l'essence
Après avoir longtemps misé sur le diesel, les constructeurs français font désormais une place à l'essence dans leurs gammes en proposant au moins un modèle aux performances équivalentes à celles d'un diesel. Avec les dernières générations de moteurs, l'écart en termes d'émissions de CO2 se resserre. Chez Renault, une Clio dci de 90 cv en rejette 82 gr dans l'atmosphère contre 105 gr pour le bloc essence Tce de puissance équivalente. L'écart de tarif (hors remise) est de 2 400 € en faveur de ce dernier. Sur le segment B, le 1.6 BlueHdi délivre 120 cv sous le capot de la Peugeot 308 pour 82 gr de CO2. Il est désormais concurrencé par le 1.2 PureTech de 110 cv rejetant 95 gr de CO2 pour un tarif de 3 000 € inférieur. Autre tendance favorable à l'essence : il n'est plus nécessaire de recourir aux options pour obtenir un équipement équivalent à celui d'une finition business. Chez Citroën, par exemple, les packs business sont disponibles sur toute la gamme aussi bien en essence qu'en diesel.
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