Introduire d'autres motorisations
Amorcée depuis quelques années, la tendance est au panachage entre les différentes énergies, comme en témoignent les derniers chiffres relevés par l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE). De janvier à mai 2018, les immatriculations de diesel se replient alors que les essence gagnent 31,4 %, les véhicules électriques 39,6 % et les hybrides 48,4 % (et même 62,8 % pour les modèles rechargeables). Parmi les principales cibles du mixte énergétique, les véhicules de fonction qui bénéficient des motorisations les plus puissantes tout en roulant assez peu, ce qui en fait des candidates idéales pour rouler à l'essence ou en hybride. "Les motorisations hybrides représentent 5 % de notre parc, mais 12 % de nos commandes", confirme Guillaume Maureau, directeur général adjoint d'ALD Automotive.
Illustration dans la gamme Volvo qui est déjà corrélée WLTP et compatible avec les futures exigences de la norme Euro 6 D-Temp, qui sera obligatoire au 1er septembre 2019. Le SUV premium XC 60, en finition business, émet 139 grammes de CO2 dans sa version diesel la plus sobre, et revendique 190 chevaux. Le passage à la motorisation hybride rechargeable permet de descendre à 50 grammes de CO2 avec une puissance combinée accrue (320+87 chevaux). Dernier arrivé sur le marché des loueurs multi-marques, au printemps 2017, One Lease met en avant une offre hybride, puisée notamment chez les constructeurs coréens.
"Les clients sont prêts à payer un loyer un peu plus cher en échange d'une baisse des consommations, à condition que nous puissions les accompagner avec des valeurs résiduelles cohérentes", explique Olivier Maître-Jean, président. Ainsi, pour un Kia Niro hybride rechargeable, proposé à 36 550 euros, prix catalogue, ce loueur assume une VR comprise entre 15 000 et 16 000 euros, ce qui permet un loyer et un TCO attractifs. Cependant, le choix de l'hybride doit découler d'une analyse de l'usage des véhicules en conditions réelles.
Dans le cas de l'hybride rechargeable, le prix de vente, plus élevé, ne se justifie économiquement que pour une utilisation en zone urbaine voire périurbaine, mais sur des trajets de 50 à 100 kilomètres maximum. Au-delà, il revient plus cher qu'une motorisation thermique traditionnelle. Quant au comportement du conducteur, quelle que soit la motorisation choisie, il reste déterminant pour maîtriser le TCO. Une consommation plus gourmande d'un litre/100 km se traduit par une charge supplémentaire d'une trentaine d'euros par mois, soit près de 10 % du loyer.
Tester des véhicules électriques
"C'est une bonne année pour retravailler sa car policy et introduire quelques véhicules électriques si le contexte de l'entreprise le permet, met en avant Jean-Loup Savigny, directeur commercial et marketing de Leaseplan. Nous préconisons des durées de contrat de 24 mois pour avoir des VR plus hautes". Ce loueur a dévoilé, en juillet 2018, une offre tout-inclus comprenant l'installation de la borne et une carte (avec le prestataire Allego) donnant accès à des réseaux de charge en Europe. Leaseplan fait également évoluer son offre "Click & Drive" qui permet de choisir un véhicule en stock et d'être livré en une dizaine de jours : le catalogue composé de diesels s'ouvre peu à peu aux motorisations essence, et Leaseplan prévoit d'y intégrer des véhicules électriques.
Chez Arval, une nouvelle offre de véhicules électriques, présentée en début d'année, mise également sur une triple intégration "véhicules, services, infrastructure de recharge". Elle prévoit l'installation d'une borne au domicile du conducteur avec la possibilité de comptabiliser les kilowattheures absorbés par la batterie du véhicule afin qu'ils soient facturés à son entreprise. Chez ALD Automotive, l'offre ALD Switch laisse aux entreprises une alternative au tout-électrique. "Cette offre fonctionne très bien car elle permet de disposer d'un véhicule thermique partout en Europe pour une durée de soixante jours par an", indique Guillaume Maureau.
En revanche, certaines offres des loueurs, telles que la location moyenne durée, qui pourrait apparaître comme une solution d'attente avant d'avoir une visibilité sur la nouvelle gamme WLTP des constructeurs, est à déconseiller. Son coût supérieur à la LLD ne se justifie pas pour pallier une période d'incertitude de quelques mois. Si le contrat d'un véhicule vient à échéance rapidement, mieux vaut négocier une prolongation avec le loueur. Autre possibilité : commander un modèle équivalent immédiatement disponible grâce au stock de voitures homologuées NEDC que les constructeurs automobiles ont constitué en prévision du passage au WLTP.
La LLD vise aussi les collaborateurs
Fort de leur expérience de l'intégration du financement et des services, les loueurs longue durée entendent se développer sur le marché grand public. Dans cette stratégie, certains ont choisi une étape intermédiaire : le B-to-E (business to employee) qui consiste à s'adresser de manière privilégiée aux collaborateurs des entreprises clientes de la LLD lorsqu'ils n'ont pas de véhicule de fonction, ce qui est le cas de 90 % des effectifs. L'argument consiste en des tarifs plus avantageux qu'en B-to-C.
"Avec ces offres nous sommes 3 à 4 % moins chers qu'un loyer grand public",argumente Guillaume Maureau chez ALD Automotive, qui expérimente ce canal auprès de deux grands comptes. "C'est un marché colossal mais qui demande beaucoup de temps d'explication", tempère pour sa part Jean-Loup Savigny chez Leaseplan dont l'offre,Privilease, permet à des entreprises de plus de cinquante salariés de proposer à leurs collaborateurs une sélection de véhicules dansun catalogue.
Après quelques mois, on est loin d'un raz-de-marée car les salariés n'ayant pas l'habitude de disposer d'un véhicule d'entreprise restent peu familiers du fonctionnement de la LLD. En outre, à l'image du marché automobile, un majorité de collaborateurs roule à bord d'un véhicule acheté d'occasion. Quant à Arval, il s'adresse aux salariés de ses clients selon deux modalités. Soit l'entreprise signe directement un contrat de location à tarif négocié. Dans ce cas, le véhicule s'intègre dans sa flotte mais l'entreprise prélève le montant de la location sur le salaire de son collaborateur. Soit le collaborateur contractualise directement avec Arval, ce qui le contraint à conserver le véhicule, si jamais il quitte son employeur avant le terme du contrat de LLD.
Enfin, Arval s'apprête à proposer son expertise de la maintenance automobile aux salariés de ses clients pour des opérations de mécanique, carrosserie, pneumatique et vitrage. Dans les garages partenaires, ils bénéficieront des tarifs négociés, d'une transparence sur les coûts de réparation ainsi que de services associés, tels que le dépannage ou le prêt d'un véhicule de courtoisie.
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