Entre externalisation et fiscalité verte : 20 ans de fleet management
La voiture : Et en matière de sécurité, je pense que tu n'as pas à regretter les progrès significatifs que j'ai pu t'apporter, n'est-ce pas ?
Le conducteur : Non, en effet. Et je dégagerais même deux axes de progrès importants : la prévention du risque routier dans l'entreprise et l'intégration d'équipements de sécurité dans les véhicules de société. Depuis plus de dix ans, les grandes entreprises mènent des actions pour mieux protéger leurs collaborateurs des accidents de la route, même s'ils restent à l'origine de plus de 20 % des accidents mortels du travail. Leur démarche consiste parfois à réaliser un diagnostic pour déterminer comment sont utilisés les véhicules et connaître le contexte des accidents. Ces informations servent ensuite de base à un programme de prévention adéquat visant à abaisser la sinistralité et les primes d'assurance.
La voiture : Je remarque aussi que cette préoccupation a poussé les constructeurs automobiles à mieux équiper les véhicules en systèmes de sécurité... Je suis bien placée pour le savoir, avec mon pack visibilité, par exemple (éclairage et essuie-glace qui se déclenchent automatiquement). Ils se sont mis à proposer des finitions "business", comprenant systématiquement plusieurs équipements de sécurité (régulateur/limiteur de vitesse, connexion Bluetooth, ESP, etc.). Les progrès les plus surprenants ont eu lieu sur les utilitaires qui étaient, historiquement, les parents pauvres de la sécurité embarquée. Certains modèles possèdent dorénavant les mêmes équipements que les véhicules particuliers ainsi que d'autres visant à sécuriser les espaces de chargement afin d'éviter les chutes d'objets. Par ailleurs, je remarque que les automobilistes ont tendance à lever le pied pour moins consommer. J'ai l'impression que c'est la même chose dans le cadre professionnel, non ?
Le conducteur : Il est vrai que de nombreux gestionnaires de flotte tendent à limiter la consommation des salariés. Dans un contexte de hausse des prix du pétrole et de crise économique, les programmes d'éco-conduite se sont développés dans les entreprises. Ces formations ont montré leur efficacité, car en acquérant quelques bonnes pratiques, le salarié abaisse généralement sa consommation moyenne de 8 à 15 %. L'investissement est donc rentable, surtout qu'il génère d'autres sources d'économie sur l'entretien.
La voiture : Pendant ces 20 dernières années, les carburants aussi ont évolué...
Le conducteur : Je crois que le constat est sans appel : ces deux décennies sont celles du diesel. Il a connu une ascension continue, notamment dans les entreprises, où la proportion de véhicules diesel a atteint 96 %. La mise en place de la nouvelle TVS a d'ailleurs conforté ce phénomène puisque les moteurs diesel émettent intrinsèquement moins de CO2 que leurs homologues à essence. Aujourd'hui, on assiste à une inversion de tendance : l'essence commence à regagner du terrain à la faveur de nouveaux modèles basse consommation. En considérant leur coût total d'utilisation, ils peuvent se montrer plus économes qu'une version diesel, si le kilométrage annuel reste limité.
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