Zoom sur la stratégie d'achats d'intérim de Transdev
Diffusion de guides de bonnes pratiques, projet de digitalisation, approche inclusive... A l'occasion de la matinale Brapi, la direction des achats indirects de Transdev a dévoilé sa stratégie en matière d'achats d'intérim, une catégorie qui représente la moitié de ses achats indirects.
Je m'abonneLe 8 juin dernier, le Brapi (Benchmark des responsables achats de prestations intellectuelles) a organisé une matinale dédiée aux achats de prestations intellectuelles. Cet évènement fut l'occasion pour le groupe de transport Transdev de faire un point sur ses achats indirects, avec un focus sur sa stratégie en matière d'achats d'intérim. Les prestations intellectuelles constituent 70 % du portefeuille d'achats indirects du groupe. Ce dernier est réparti en cinq grandes catégories (qui correspondent à 80 % du portefeuille) : intérim, assurances, consulting dont IT, études dont IT et formation.
L'intérim représente 50 % des achats indirects
"L'intérim représente 50 % des achats indirects et avoisine les 80 M€ de dépenses. Cette catégorie a quasiment doublé d'une année sur l'autre", renseigne Nicolas Pollini, directeur des achats indirects de Transdev. Cette famille est très stratégique pour le groupe, puisqu'il emploie un certain nombre de conducteurs de bus via des missions d'intérim. "Aujourd'hui, le marché des chauffeurs de bus est pénurique et nous avons des difficultés à recruter des conducteurs. Pour pallier ce besoin, nous cherchons des personnes qui ont la compétence dans le monde de l'intérim", explique Nicolas Pollini. Outre les conducteurs de bus, Transdev fait aussi appel à l'intérim pour d'autres métiers, comme les mécaniciens, les carrossiers, les personnes réparant des vélos (un mode de transport également géré par Transdev), les conducteurs de trains, etc. Cette famille d'achats concerne 550 sites répartis sur le territoire français au sein de 220 sociétés de Transdev. "Nous avons des accords avec un certain nombre de prestataires, dont les plus grands du marché qui représentent la moitié des dépenses d'intérim. Le reste est réparti auprès d'une myriade d'agences d'intérim situées dans tous les territoires pour répondre aux besoins de nos entités locales", explique le directeur des achats indirects. Cela impose aux acheteurs de piloter à la fois des groupes leaders dans l'intérim mais également de gérer des relations avec des acteurs beaucoup plus petits.
Des guides de bonnes pratiques
"Nous sommes sur une logique de contrat-cadre, de déploiement et de monitoring. Nous avons bien conscience qu'une partie de cette dépense nous échappe. Il est compliqué de gérer nos 550 sites en centrale, nous devons donc diffuser la bonne parole en local", indique Nicolas Pollini. De fait, la direction des achats indirects a élaboré des guides de bonnes pratiques de l'achat de l'intérim à destination des prescripteurs. Pour sourcer ses prestataires, la direction des achats indirects privilégie une approche inclusive mais également de maîtrise des coûts, afin de contenir les hausses. "Le fait de passer par l'intérim coûte mécaniquement plus cher donc cela augmente les coûts de production", précise Nicolas Pollini. La sécurisation de la facturation est également un critère important. "Le contrôle facture fait partie des points de vigilance afin d'éviter les erreurs de facturation", pointe le responsable des achats indirects. La direction des achats réalise également des revues de qualité avec ses principaux fournisseurs. Enfin, le groupe envisage de déployer une solution digitale pour gérer ses achats d'intérim et a récemment initié un POC avec un éditeur sur une entité en Île-de-France.
8 % d'achats inclusifs en France
D'un point de vue général, Transdev axe ses efforts sur le déploiement d'une stratégie d'achats responsables. "Aujourd'hui, l'inclusion est aussi importante que le critère économique. À performance financière égale, nous choisirons toujours un fournisseur qui se sera démarqué à ce niveau-là. Une personne de l'équipe achats est d'ailleurs dédiée aux achats inclusifs", explique Nicolas Pollini. Aujourd'hui, la part d'achats inclusifs de Transdev en France s'élève à 8 %. "94,2 % des contrats-cadres du groupe intègrent notre charte fournisseur", ajoute Nicolas Pollini.